Pourquoi avoir choisi de lancer votre activité ici?
L’opportunité s’est présentée après la fermeture de la boulangerie autrefois installée ici, chez Monsieur Bock. Elle a d’abord fermé avant d’être reprise, puis a de nouveau fermé. L’emplacement était déjà bien connu, ce qui n’est pas forcément plus facile.
Votre quotidien ici correspond-il à ce que vous attendiez?
Il y a toujours des surprises – bonnes ou moins bonnes! La boulangerie est restée fermée un an avant nous. Certains clients ont pris l’habitude d’aller ailleurs, chez Smatch ou chez Auchan, qui a ouvert depuis. Puis dans un quartier comme le nôtre, nous n’avons pas le passage d’une galerie marchande, donc la qualité de nos produits et la réputation sont deux éléments encore plus importants. Il faut beaucoup travailler: c’est la règle, dans l’artisanat.
Quels sont les défis auxquels votre entreprise est confrontée?
Le recrutement, et c’est ce qui pourrait nous faire arrêter notre activité un jour. Certaines exigences des candidats, comme ne pas travailler le week-end, ne correspondent pas à notre activité. De jeunes apprentis dans l’artisanat de bouche partent aussi vers la production industrielle et perdent en compétence. C’est problématique, car un degré dans une chambre de pousse ou un gramme dans une recette peuvent tout changer. L’artisanat demande rigueur et motivation. La guerre en Ukraine nous a aussi impactés, avec de fortes augmentations des prix sur la farine, le beurre, les œufs, le chocolat plus récemment, en plus des prix de l’énergie, de l’indexation… Bientôt, des travaux auront lieu dans la rue. On espère que l’accès des clients sera facilité. Comment voyez-vous votre entreprise dans cinq ans? Nous avons 60 ans, donc nous serons sûrement en retraite! Ce sera dur de lâcher.
Un message pour les décideurs?
Il est vrai que nos métiers sont souvent difficiles et qu’il faut avoir le goût de l’effort. Mais il faudrait motiver les jeunes à aller vers les métiers manuels et rappeler qu’ils ne sont en rien dégradants! Au contraire, ce sont des savoir-faire qui risquent de disparaître…
L’artisanat demande rigueur et motivation.
Au Pain de Mary
Fondateurs: Manuel Ramiro Dias Da Costa et Maryline Roux.
Collaborateurs: 19, dont les patrons.
Située dans la rue de Gasperich, la boulangerie-pâtisserie ouverte en 2013 propose, en plus du pain et des gâteaux, de la chocolaterie, des sandwichs et pâtisseries salées, mais aussi un service de traiteur. Ses boulangers-pâtissiers suivent les tendances et proposent des gâteaux personnalisés. Ils ont aussi développé quelques spécialités: biscuits, confitures de lait, glaces maison…
Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de , parue le 11 décembre. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.
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