Emma Zimer: «Au Luxembourg, le coliving se développe depuis plusieurs années, mais de manière pas toujours officielle ni légale.» (Photo: Philippe Reuter)

Emma Zimer: «Au Luxembourg, le coliving se développe depuis plusieurs années, mais de manière pas toujours officielle ni légale.» (Photo: Philippe Reuter)

En amont de l’événement 10x6 Architecture: Co-living & Co-working, organisé par le Paperjam Club le mercredi 24 juin, enregistré à l’Abbaye de Neumünster et rediffusé en livestream, l’une des intervenantes, Emma Zimer (Nouma), partage sa vision du coliving.

Un amalgame est parfois fait entre coliving et cohousing. Quelle est la principale différence entre ces deux concepts?

Emma Zimer. – «Les deux mots et concepts sont proches et de ce fait sont souvent mal interprétés et compris.

Dans ma vision, le coliving est un concept qui attire surtout de jeunes actifs, avec comme motivation première de réduire les coûts et ensuite de partager une partie du quotidien et des ressources. Ceci se fait le plus souvent dans des maisons ou immeubles existants, en forme locative et sur des périodes plutôt de courte ou moyenne durée.

Le cohousing, appelé en français ‘cohabitat’ ou ‘habitat partagé’, va plus loin. Il vise une réalisation commune et une durée de vie plus longue. Ici, un groupement de personnes se trouve et réalise lui-même l’habitat (financement/construction) et met en place les règles de vie en communauté. Le cohousing cible des personnes de tout âge qui peuvent aussi bien être propriétaires que locataires.

Qu’observez-vous à propos du développement du coliving au Grand-Duché?

«Au Luxembourg, le coliving se développe depuis plusieurs années, mais de manière pas toujours officielle ni légale. Ce sont toutes sortes de colocations qui visent majoritairement les jeunes actifs et les personnes seules (célibataire/parent seul). Elles se réalisent dans des maisons ou appartements qui représentent une unité de logement.

Depuis peu, la législation s’adapte et des structures plus organisées se mettent en place (p. ex.: Life asbl).

En ce qui concerne le cohousing, les premiers projets pilotes voient tout doucement le jour (p. ex.: Adhoc/L’arche/Cohabitage/Nouma).

Le coliving est-il une alternative viable et pérenne au Grand-Duché?

«Oui, certainement.

Au Luxembourg, l’intérêt est tout d’abord économique. En tant que jeune actif, il est difficile de s’acheter ou même de louer quelque chose sur le marché immobilier classique.

Ensuite, l’intérêt est également social: on ne veut plus être chacun chez soi, on veut recréer du lien, partager des ressources et des espaces. Ceci vaut pour les jeunes, mais aussi pour les publics plus seniors qui souhaitent profiter de leur retraite en évitant de s’isoler.»

Vous pouvez vous inscrire à l’événement 10x6 Architecture: Co-living & Co-working.