Tonika Hirdman, directrice de la Fondation de Luxembourg, fait le point sur l’évolution de la solidarité avec la crise sanitaire. (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne)

Tonika Hirdman, directrice de la Fondation de Luxembourg, fait le point sur l’évolution de la solidarité avec la crise sanitaire. (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne)

La Fondation Covid-19 continue de soutenir des projets liés à la pandémie, un an après son arrivée au Grand-Duché. Plutôt axés sur le matériel médical au départ, ils se tournent désormais vers les conséquences sociales du Covid-19.

Après un an de crise sanitaire, . La fait partie de la première catégorie. La quantité des dons et les projets soutenus ont évolué avec la pandémie. Le point avec , directrice générale de la Fondation de Luxembourg, qui a créé l’initiative le 1er avril 2020.

Quel bilan des projets soutenus tirez-vous?

Tonika Hirdman. – «Nous avions choisi trois secteurs: la recherche, la santé et le social. Depuis, on a réussi à aiguiller plus de 1,5 million d’euros pour différents projets. La grande partie sont au Luxembourg même, 87%. 50% ont été consacrés à la recherche, 30% au social et 20% à la santé. Cela montre la valeur ajoutée de la philanthropie, parce que souvent, le secteur de la santé est plus couvert par l’État.

Au total, nous avons soutenu 25 organisations pour près de 75 projets différents. Certains ont été clôturés. Une quinzaine sont encore ouverts.

En quoi les projets soutenus aujourd’hui diffèrent-ils de ceux du début de la pandémie?

«Au début de la crise, les projets soutenus concernaient surtout le secteur de la santé: l’achat d’équipement pour le personnel des hôpitaux, ou pour les centres médicaux pour les personnes non assurées, par exemple. Parce que personne n’était préparé, il y avait une grande demande de vêtements de protection, de masques, etc.

L’été dernier correspond à la période où nous avons reçu le plus de donations. Aussi parce que notre action est devenue un peu plus connue. Là, c’est surtout le secteur de la recherche qui a reçu le plus. Ce sont par exemple des projets qui visent à analyser la propagation du virus, combien de temps il reste sur différentes surfaces, etc.

Aujourd’hui, les demandes ont changé et se rapportent aux besoins liés aux conséquences du confinement. Il y a des projets liés à la formation du personnel sur comment traiter les personnes souffrant de l’isolement, au financement d’une nouvelle helpline pour La main tendue asbl Angela, etc. Nous avons aussi des projets de soutien aux microentrepreneurs, pour aider les gens à sortir du chômage à long terme. Un autre vise à trouver des hébergements d’urgence pour les femmes en détresse.

Maintenant, il faut viser le traitement des conséquences du Covid, les projets qui rendront notre société plus résiliente dans la sortie de la crise et aussi les problèmes dans les pays émergents. Avec le Covid, il y a eu beaucoup moins de focus sur les famines, les maladies comme le VIH, la tuberculose…

L’évolution est-elle la même au niveau des dons?

«Les donateurs qui nous contactent, la plupart du temps, cherchent un conseil et demandent quels sont les plus grands besoins. Donc souvent, cela colle.

Leur quantité a-t-elle également évolué?

«On a autant de nouveaux projets, mais nous avons moins de donateurs. Ce n’est pas une question de saisonnalité. Je pense qu’au début de la crise, c’était tout nouveau, tout le monde était extrêmement touché. Un an après, je ne sais pas, peut-être que c’est moins nouveau.

Plus d’aides pour le Covid, est-ce que cela signifie moins de dons au niveau des autres projets sous l’égide de la Fondation de Luxembourg?

«Je pense qu’il y a eu beaucoup plus de générosité, cela a créé une mobilisation des dons en général. Pour les 85 fondations abritées sous l’égide de la Fondation de Luxembourg, elles ont toutes maintenu leur niveau de soutien pour leurs projets traditionnels. On n’a pas vu de diminution, au contraire. Mais je pense que dans la société en général, des secteurs d’associations souffrent parce qu’il y a eu moins de donations.»