Claude Wirion quittera le Commissariat à la fin de l’année après quelques années exceptionnelles liées au Brexit. (Photo: Mike Zenari/archives)

Claude Wirion quittera le Commissariat à la fin de l’année après quelques années exceptionnelles liées au Brexit. (Photo: Mike Zenari/archives)

Le Brexit a transformé le secteur de l’assurance au Luxembourg. L’assurance non-vie a triplé en termes de volumes et s’est fortement internationalisée. Tirant un bilan de l’année 2019, le Commissariat aux assurances pointe une très bonne année pour l’assurance-vie, qui souffre par contre plus depuis début 2020.

Après des années fortement marquées par  dans le contexte du Brexit, l’année 2019 a été marquée par un certain retour au calme, observe le Commissariat aux assurances (CAA) dans son bilan annuel.

«On peut affirmer que l’internationalisation de la Place est désormais parachevée dans tous les secteurs», commente . En vie comme en non-vie, on voit une proportion de 1 à 10 entre le marché domestique et l’international.»

Emplois et primes en hausse

Une situation liée au fait que les différentes compagnies d’assurances qui se sont implantées au Luxembourg en perspective du Brexit sont surtout actives dans le secteur de l’assurance non-vie. Si ce sont les états-majors pour le marché de l’Union européenne qui se sont implantés, les chiffres de leurs succursales installées dans l’UE sont désormais globalisés au Luxembourg.

Selon les statistiques du CAA, entre 2017 et 2019, l’emploi lié au Brexit a augmenté de 300 unités dans les états-majors basés au Luxembourg. Mais pris globalement, l’emploi est passé de 7.959 postes comptabilisés à 12.693 entre fin 2018 et 2019. Avec une augmentation de près de 4 .500 emplois dans l’assurance non-vie à l’étranger.

En termes de primes, cette fois, selon le rapport «Sigma» de la compagnie Swiss Re, le Luxembourg a gagné 24 places en un an dans l’assurance non-vie. Il pointe donc désormais au 20e rang mondial et au 9e rang européen. En assurance-vie, le secteur est 8e au niveau européen et 19e au monde.

Le secteur dépasse pour la première fois les 50 milliards de primes brutes.
Claude Wirion

Claude Wiriondirecteur généralCommissariat aux assurances

«Tous les secteurs ont gagné en 2019», poursuit Claude Wirion, «mais avec un triplement des primes en assurance non-vie – de 4,5 à 12,6 milliards d’euros –, le secteur dépasse pour la première fois les 50 milliards (50,872) de primes brutes.

Au niveau de la rentabilité, l’assurance non-vie a par contre souffert, tant au niveau local qu’international. «Le secteur a dû faire face à d’importants sinistres», explique Valérie Scheepers, membre de la direction. «Au Luxembourg, a fortement grevé la rentabilité du secteur incendie.»

Mais le secteur fait également face à une compétition intense, qui a amené les acteurs à pousser les prix vers le bas. «On observe cependant une réaction», poursuit-elle. «Les prix sont en train de remonter et les limites d’intervention sont abaissées. Certains acteurs se sont aussi retirés.»

En assurance-vie, l’exercice 2019 a, par contre, été jugé «excellent». «Tous les types de contrats sont en progression au niveau de l’encaissement», note , membre de la direction. Mais les produits classiques, à taux garanti, sont évidemment en perte de vitesse à cause des taux d’intérêt très bas. «Les nouveaux contrats proposent désormais un taux de 0% brut. Seul le capital de départ est garanti.»

L’assurance-vie sort les rames en 2020

«La situation est encore moins bonne cette année pour ces produits à taux garanti», convient Claude Wirion. «En plus des taux bas, ils subissent la crise du Covid.»

, les résultats pour la première moitié de l’année 2020 sont nettement moins positifs en assurance-vie. Le produit classique perd 65,71% et l’assurance-vie en unité de compte 5,24%. Au total, le secteur recule de 33,78%.

Dans l’assurance non-vie, par contre, les voyants sont au vert. Le secteur monte de 8,81%, toujours tiré positivement par un effet Brexit.

Quant à la nomination d’un nouveau directeur général, après fin de cette année, elle est, précise l’intéressé, entre les mains du ministre des Finances.