«Conscient» de la situation inconfortable des fonctionnaires européens, Jean Asselborn assure tout mettre en œuvre pour remédier à leur malaise, même si les obstacles institutionnels sont de taille. (Photo : MAEE)

«Conscient» de la situation inconfortable des fonctionnaires européens, Jean Asselborn assure tout mettre en œuvre pour remédier à leur malaise, même si les obstacles institutionnels sont de taille. (Photo : MAEE)

Le ministre des Affaires étrangères et européennes se prononce en faveur de négociations avec la Commission pour pallier la perte d’attractivité de Luxembourg comme siège européen en raison d’un coût de la vie plus élevé qu’à Bruxelles.

Si les fonctionnaires européens sont réputés privilégiés et bien rémunérés, la réalité n’est pas si rose, , avec une diversité des statuts et un désamour croissant de la capitale grand-ducale par les fonctionnaires européens.

La grogne monte et se déplace désormais sur le terrain politique luxembourgeois. La  entre Bruxelles et Luxembourg – 16% selon l’USL – a inspiré une  aux députées CSV et , lesquelles interpellent , ministre des Affaires étrangères et européennes, quant au «problème stratégique de l’attractivité du Luxembourg en tant que siège d’institutions européennes en général et comme lieu de travail et de vie pour la fonction publique européenne en termes de quantité et en termes de qualité en particulier».

Le gouvernement est conscient des défis qui se posent aux institutions et agences européennes en termes de recrutement et de vacance de postes, dus également aux différences en termes de coût de la vie.
Jean Asselborn

Jean Asselbornministre des Affaires étrangères et européennes

, M. Asselborn assure que «le gouvernement est conscient des défis qui se posent aux institutions et agences européennes en termes de recrutement et de vacance de postes, dus également aux différences en termes de coût de la vie», rappelant qu’«une étroite concertation et coopération avec les institutions et agences européennes est en place, notamment pour la réalisation des projets immobiliers».

Il défend l’action du gouvernement face à ces défis, indiquant que «des aides, subventions et autres bénéfices tels que le système des chèques-services accueil ou des aides individuelles au logement (…) ont, entre autres, été mis en place» pour les fonctionnaires «du moment qu’ils répondent aux critères respectifs».

[Cela] justifie, du point de vue du gouvernement, la poursuite des réflexions relatives à des pistes de solution potentielles, y inclus l’option d’un coefficient correcteur pour le Luxembourg.
Jean Asselborn

Jean Asselbornministre des Affaires étrangères et européennes

Surtout, il cite le  constatant une différence de pouvoir d’achat de 10,5% entre les fonctionnaires basés à Bruxelles et ceux basés à Luxembourg – un rapport qui a pris en compte le coût de la vie dans la Grande Région et pas seulement dans la capitale luxembourgeoise. Cela «justifie, du point de vue du gouvernement, la poursuite des réflexions relatives à des pistes de solution potentielles, y inclus l’option d’un coefficient correcteur pour le Luxembourg, qui pourrait être adopté pour compenser cette différence du coût de la vie».

Longues négociations en perspective

Toutefois, le ministre rappelle la complexité d’une telle démarche qui «[nécessiterait] une modification du cadre juridique applicable, à savoir, le statut des fonctionnaires de l’Union européenne et le régime applicable aux autres agents de l’Union européenne (règlement n°31 [C.E.E] 11 [C.E.E.A.]), à agréer au niveau de l’Union européenne». Un cadre juridique qui ne prévoit d’ailleurs pas de salaire minimum, contrairement au droit luxembourgeois, alors que l’Union syndicale Luxembourg pointait également la «jungle sociale» dans laquelle évoluent certains personnels des crèches des institutions européennes à Luxembourg.

Un sujet sensible qu’il conviendra de soumettre au nouveau commissaire chargé du budget, Johannes Hahn, en amont des encore plus sensibles négociations sur le cadre financier pluriannuel de l’UE.