Il avait promis qu’on ne l’y reprendrait plus. Après avoir dirigé cinq armateurs publics, Peter Georgiopoulos a presque tenu promesse. Certes, le natif de New York devenu une légende du transport maritime est le président du conseil d’administration d’United Overseas Group. Mais pas pour construire des bateaux, disait-il en juin dans une interview dans laquelle il soulignait qu’un navire à 100 millions de dollars pourrait devenir obsolète d’ici à cinq ans en raison de la réglementation et des nouveaux carburants.
Avec Leonardo Vrondissis, un de ses directeurs, les deux hommes ont mis un ticket en amorçage dans la spin-off de l’Université du Luxembourg Asets-Lux. Assez pour que M. Vrondissis s’installe aussi au conseil d’administration. «C’est important pour moi que des investisseurs d’un tel niveau décident de nous soutenir», confie la fondatrice de la start-up, .
Première décision: Asets-Lux devient Asets-Ca et déménage son quartier général au Canada. «Nous nous voyions comme un Autodesk européen. Nous serons un Autodesk canadien», en référence à la société américaine spécialisée en édition de logiciels de création et de contenu numérique, principalement connue comme éditrice du logiciel de conception assistée par ordinateur, AutoCAD et née il y a plus de 40 ans.
Avec IDS, un logiciel de conception en 3D et dans le cloud, d’installations industrielles, Asets-Lux a rejoint l’incubateur de l’Université. Le projet va même désormais beaucoup plus loin que la création d’un dessin d’usine, puisqu’il intègre les dynamiques de l’installation avec les modes d’énergies alternatives, par exemple.
«Avoir des investisseurs du secteur maritime», souligne encore la CEO, «n’est qu’un point de départ. Notre solution peut être utilisée dans toutes sortes de secteurs.» Il est possible de gagner jusqu’à 70% du temps de design d’un site industriel en réunissant sur la même plateforme toutes les étapes jusqu’ici prises en main par différentes équipes.
Un beau projet né au Luxembourg sur la base de l’expertise accumulée par la sidérurgie qui n’aura pas réussi à y trouver des investisseurs pour financer la poursuite de son développement. Dommage… En mai déjà, une autre spin-off, du List, OAT, avait annoncé passer sous giron japonais.