Selon la Chambre des métiers, la construction pourrait connaître une crise sensible au retour du congé collectif, qui a lieu cette année du 28 juillet au 20 août. (Photo: Maison Moderne/archives)

Selon la Chambre des métiers, la construction pourrait connaître une crise sensible au retour du congé collectif, qui a lieu cette année du 28 juillet au 20 août. (Photo: Maison Moderne/archives)

Face à la hausse des charges pour les entreprises, l’inflation et les taux d’intérêt en hausse, la Chambre des métiers tire la sonnette d’alarme et appelle le monde politique à agir.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes: le nombre d’autorisations de bâtir a fondu de 28% entre septembre 2021 et septembre 2022 au Luxembourg, avec 3.363 logements selon les données de la Chambre des métiers.

Ajoutez à cela un et une baisse du nombre d’actes de vente et vous obtenez un risque de crise après les congés collectifs d’été, prévient l’organisation.

Un effet Cenaro, mais pas que

Celle-ci a publié ce jeudi 4 mai, ses chiffres clés de l’année 2022, mais aussi quelques perspectives plutôt sombres. Ainsi, dans l’artisanat, la création nette d’entreprises a chuté de 71% et celle d’emplois de 30%. «Les perspectives pour l’année 2023 sont ternes», ajoute l’organisation qui pointe une tendance à la hausse des faillites au premier trimestre de cette année, en particulier dans la construction. Selon le Statec, , soit 107,1% de plus par rapport à la même période en 2022. 

Un phénomène dans lequel pèse évidemment dont les nombreuses filiales ont grossi les listes de dépôts de faillites ces derniers mois. Mais selon la Chambre des métiers, la construction figure – avec l’alimentation – parmi les secteurs les plus touchés par la dégradation de l’environnement économique. Elle appelle dès lors le monde politique à prendre des mesures «pour ne pas accentuer davantage les tensions sur ce marché».


Lire aussi


«Les incertitudes quant à l’évolution des coûts, notamment des prix de l’énergie et des frais de personnel, ne cessent d’inquiéter les entreprises», souligne l’organisation au vu des indicateurs conjoncturels plutôt pessimistes.

Max Urbany, conseiller économique; Tom Oberweis, président et Tom Wirion, directeur général de la Chambre des métiers ont présenté ce jeudi 4 mai quelques perspectives pour l’année 2023 dans l’artisanat. (Photo: Chambre des métiers)

Max Urbany, conseiller économique; Tom Oberweis, président et Tom Wirion, directeur général de la Chambre des métiers ont présenté ce jeudi 4 mai quelques perspectives pour l’année 2023 dans l’artisanat. (Photo: Chambre des métiers)

À ces composantes s’ajoutent d’autres épées de Damoclès, comme la pyramide des âges des salariés de l’artisanat: «Sur les dix prochaines années, entre 22.000 et 25.000 personnes partant en retraite devront être remplacées dans le secteur, soit un quart des salariés actuels», avance la Chambre des métiers.

Celle-ci entrevoit toutefois une lueur au bout du tunnel puisque le secteur dispose de perspectives de développement à long terme attrayantes. En moyenne, près de sept entreprises artisanales sur dix sont encore actives cinq ans après leur création, et leur taille est triplée.

De quoi susciter quelques vocations ou à tout le moins inspirations. Avec 104.932 emplois en 2022, l’artisanat représentait 21% de l’emploi total du Luxembourg et 20% de l’ensemble des entreprises, avec 8.588 sociétés.