Les chefs d’entreprise de l’artisanat craignent l’impact sur leur santé financière d’une nouvelle indexation des salaires. (Photo: LaLa La Photo, Keven Erickson, Krystyna Dul/Archives)

Les chefs d’entreprise de l’artisanat craignent l’impact sur leur santé financière d’une nouvelle indexation des salaires. (Photo: LaLa La Photo, Keven Erickson, Krystyna Dul/Archives)

Hausse des prix de l’énergie et des matières premières, du coût de la main-d’œuvre face à la pénurie… L’artisanat se trouve dans une situation délicate, selon la dernière enquête de la Chambre des métiers.

Après le Covid, hausse des coûts et difficultés d’approvisionnement viennent plomber la santé financière des entreprises artisanales. Chaque trimestre, la Chambre des métiers prend leur pouls via une étude de conjoncture. Résultat au deuxième trimestre 2022: «les entreprises artisanales se voient confrontées à une explosion de leurs dépenses sur tous les fronts», de l’énergie aux matériaux. Une situation qui risque de «susciter des problèmes de liquidités et de rentabilité», note l’institution dans un communiqué de presse.

L’indicateur d’activité, censée remonter après l’impact du Covid, continue de «stagner à un niveau significativement inférieur à celui qu’il avait connu avant la crise sanitaire». Il devrait même, selon les chefs d’entreprise interrogés, baisser au troisième trimestre. Une prévision qui traduit leur inquiétude face à la situation économique actuelle.

36% d’entreprises gênées par le manque de main-d’œuvre

Concrètement, ils s’inquiètent de problèmes de trésorerie à cause de l’inflation, alors qu’ils doivent préfinancer des surcoûts et que leurs réserves ont été épuisées par deux ans de Covid. «Les entreprises artisanales ne peuvent souvent pas transmettre la totalité de leurs surcoûts aux clients, soit parce que le contrat ne prévoit pas de clause de révision des prix, soit par souci de maintenir des prix compétitifs.»

La Chambre des métiers calcule une hausse de 93% du prix pour le bois et de 86% de plus pour le blé de mouture, nécessaire à la production de farine, par rapport à janvier 2020.

Les coûts sont aussi touchés par la pénurie de main-d’œuvre, qui «exerce une pression constante sur les salaires». 36% des entreprises déclarent que leur activité est gênée par un manque de personnel. La chambre professionnelle prévoit, en outre, 22.000 à 25.000 départs à la retraite dans le secteur dans les 10 prochaines années.

, la Chambre des métiers ajoute que, dans ce contexte, une nouvelle indexation de salaires inquiète les entreprises. «Il faudra trouver des solutions à la hauteur des défis.»