Tom Wirion, directeur général de la Chambre des métiers, a indiqué que, depuis quelques mois, l’intérêt des entreprises de l’artisanat pour la transition énergétique est beaucoup plus fort, notamment grâce aux incitants de l’État. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Tom Wirion, directeur général de la Chambre des métiers, a indiqué que, depuis quelques mois, l’intérêt des entreprises de l’artisanat pour la transition énergétique est beaucoup plus fort, notamment grâce aux incitants de l’État. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Après avoir puisé dans ses réserves pour traverser la crise sanitaire, le secteur de l’artisanat doit désormais investir pour réussir sa transition énergétique d’ici à 2030.

Résiliant face à la crise sanitaire, l’artisanat luxembourgeois doit faire face au défi de la transition énergétique. Selon réalisée en septembre 2021 auprès de ce secteur, seulement quatre entreprises sur dix comptent investir dans l’efficacité énergétique. Actuellement, 74% des processus de production dans l’artisanat utilisent pourtant des énergies fossiles. 80% des entreprises se chauffent avec des énergies fossiles, et 86% du parc de véhicules brûlent des carburants fossiles.

D’un autre côté, 14% des entreprises artisanales utilisent de l’énergie renouvelable, et 32% des entreprises ont déjà investi dans l’efficacité énergétique, notamment en ce qui concerne l’éclairage. Au regard des résultats de cette étude, la transition énergétique ne semble pas être la priorité du moment des entreprises d’un secteur qui est contraint de se décarboniser d’ici à 2030 pour atteindre ses objectifs sectoriels. D’autant plus que les réserves financières des entreprises sont au plus bas après deux ans de crise sanitaire.

Une étude à nuancer

Mais les résultats de l’étude de la Chambre des métiers sont à nuancer fortement. «Les entreprises ont été interrogées en septembre 2021, donc avant la flambée des prix des énergies, avant la hausse des prix des matériaux et avant la guerre en Ukraine. Depuis, la tendance s’est inversée», a assuré Gilles Reding, directeur Conseils et Services, lors du bilan annuel du secteur.


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Pour inciter les artisans à investir dans la transition énergétique, (DP), ministre des Classes moyennes, a rappelé les mesures et les initiatives mises en place – ou en cours – par le gouvernement, notamment après la signature du . Le ministre a également mis en avant le nouveau système de vouchers d’une valeur de 5.000 euros pour des conseils en énergie, des aides annoncées via le programme Fit4Sustainability, ou encore des mesures dans le cadre du Pacte Climat.

La décarbonisation de nos entreprises doit être considérée comme une opportunité.
Lex Delles

Lex Dellesministre des Classes moyennes

«La décarbonisation de nos entreprises doit être considérée comme une opportunité afin de réduire la dépendance par rapport aux produits énergétiques fossiles et de protéger le climat et l’environnement», a souligné Lex Delles, avant d’ajouter: «Le gouvernement est aux côtés des petites et moyennes entreprises et les accompagne dans leur processus de transformation durable à travers des mesures de soutien efficaces et ciblées.»

, directeur général de la Chambre des métiers, a également indiqué que, depuis quelques mois, l’intérêt des entreprises de l’artisanat pour la transition énergétique est beaucoup plus fort, notamment grâce aux incitants de l’État. «Pour mieux comprendre la situation, il faut savoir que plus de 70% des entreprises du secteur sont des microentreprises d’une à neuf personnes. Il y a un potentiel d’économie d’énergie. Les aides concrètes comme les vouchers de 5.000 euros visant à faire un premier diagnostic peuvent s’avérer être une bonne première étape. Cela paraît dérisoire, mais on peut déjà faire pas mal de choses avec les aides mises en place. Avec les prix actuels des matériaux et des carburants, chaque étape qui peut faire en sorte que la facture diminue est déjà un gain», a assuré le directeur général de la Chambre des métiers. «Depuis l’accord tripartite, les entreprises s’intéressent de plus en plus à la question de la transition énergétique», a terminé Tom Wirion.