Une enquête présentée par la Chambre des métiers mercredi.  (Photo: Paperjam)

Une enquête présentée par la Chambre des métiers mercredi.  (Photo: Paperjam)

Ce n’est un secret pour personne: le secteur de l’artisanat est face à une pénurie de main-d’œuvre depuis déjà plusieurs années. Ce qui étonne, c’est l’étendue de cette pénurie. Selon une étude menée par la Chambre des métiers, le secteur a besoin de plus de 9.400 salariés.

Secteur en expansion constante, l’artisanat est confronté à une forte pénurie de main-d’œuvre depuis plusieurs années. Un phénomène qui s’accentue de plus en plus. C’est ce qu’a démontré une étude réalisée par la Chambre des métiers, présentée mercredi. 

Les entreprises participant à l’enquête ont indiqué rechercher 3.142 personnes sur les mois à venir (12% des entreprises artisanales ont participé à l’enquête, soit 779 sociétés). En extrapolant à l’ensemble du secteur, la Chambre des métiers a estimé qu’il faudrait recruter 9.400 salariés dans l’année. Soit le triple de l’emploi net qui y a été créé en 2018 (3.141 postes créés en 2008). 

La construction en difficulté

C’est au niveau de la production que le manque se fait le plus ressentir avec 93% des demandes et seulement 7% pour l’encadrement ou la gestion. Au niveau des secteurs, c’est celui de la construction qui peine le plus à recruter. Le bâtiment cherche en effet près de 5.000 personnes à lui seul. 

En sachant que l’artisanat regroupe 7.303 entreprises qui emploient 88.128 salariés, ce sont les petites et moyennes entreprises qui sont le plus en souffrance. La Chambre des métiers estime le besoin en main-d’œuvre pour les sociétés de moins de 9 personnes à 2.380 travailleurs. Pour les structures qui comportent entre 10 et 49 employés, on atteint 3.944 emplois vacants.  Alors que les grandes entreprises qui emploient entre 50 et 249 salariés ont un besoin de main-d’œuvre de 2.320 travailleurs, et seulement 742 pour les sociétés qui dépassent les 250 personnes. 

Un phénomène qui s’explique notamment par la nécessité de remplacer les salariés partant à la retraite, ceux qui sont débauchés par la concurrence, et ceux qui prennent un congé parental. Sans oublier que , et de nouveaux postes et métiers se créent continuellement. 

Miser sur les jeunes et les seniors

Pour contrer cette pénurie, la Chambre des métiers propose différentes pistes de travail. L’institution souhaite notamment afin de développer les «6 réservoirs de ressources humaines»: les frontaliers, les salariés qualifiés immigrants, les jeunes, les salariés âgés, les demandeurs d’emploi et les femmes, encore trop peu représentées dans l’artisanat. Autant de ressources qui sont encore trop peu exploitées actuellement. 

En outre, la Chambre des métiers continue de travailler sur ces axes via le plan d’action 2020 qui comprend une prospective annuelle des besoins, des rencontres MeetAdem, des formations continues et une participation active aux missions économiques.