L’offre de train ne pourra se développer sans des alternatives afin de pouvoir stationner sa voiture. (Photo: Paperjam/archives)

L’offre de train ne pourra se développer sans des alternatives afin de pouvoir stationner sa voiture. (Photo: Paperjam/archives)

Le ministre fédéral de la Mobilité a confirmé que le P+R de Viville ne serait pas construit avant 2026 ou 2027. Ce qui laisse les élus d’Arlon, mais aussi d’autres communes du sud de la Belgique, sceptiques. Ils ne comptent en tout cas pas baisser les bras et espèrent l’obtenir au plus vite.

Arlon attend désespérément son parking P+R couplé à une gare de bus à Viville . Et ne verra sans doute rien avant un bout de temps puisque le ministre fédéral de la Mobilité François Bellot (MR) a répété voici un peu plus d’une semaine à Aubange que .

Je pense que le ministre régional n’est pas assez proactif dans ce dossier.

Anne-Catherine Goffinetdéputée régionale cdH

Un discours qui ne plaît guère aux oreilles des élus du sud de la province de Luxembourg. «Je crois que le ministre régional Philippe Henry (Ecolo) n’est pas proactif dans le cadre de ce dossier. Or, je rappelle que la construction de ce P+R faisait l’objet d’un accord de cofinancement entre le fédéral et le régional. Cet accord a été signé, mais maintenant on préfère le mettre au fond d’un tiroir et on ne sait pas ce qu’il en adviendra», fulmine la députée régionale arlonaise Anne-Catherine Goffinet (cdH), ancienne échevine du chef-lieu de la province de Luxembourg. 

Bonne connaisseuse des dossiers de mobilité, elle compte bien ne pas relâcher la pression. «Je le fais à la Région et Josy Arens (cdH), bourgmestre d’Attert et député, le fera au Fédéral. En tant que sénatrice, le ministre ne prend en effet même pas la peine de me répondre», note-t-elle.

Le centre d’Arlon est saturé

Voici peu, elle a donc à nouveau interrogé le ministre wallon Henry sur le sujet puisqu’un «porte-parole de la SNCB a indiqué que ce P+R n’était plus une priorité. En attendant, les navetteurs se tournent vers le centre d’Arlon qui souffre, de ce fait, d’importants problèmes de stationnement. Ils se rabattent sur des places disponibles jusqu’à occuper même des parkings privés. À plus long terme, en l’absence d’une offre de parkings suffisante, le développement de l’alternative ferroviaire ne trouvera pas de public, car celui-ci ne pourra, entre autres, pas se garer.»

Le ministre a d’abord répondu quant au P+R en lui-même. Rappelant «qu’un seul train seul en IC par heure circule entre Arlon et Luxembourg-ville, auquel s’ajoutent jusqu’à trois trains des CFL avec arrêt intermédiaire en heure de pointe». Une offre trop faible selon lui, qui ne pourra être améliorée qu’une fois la ligne 162 rénovée. «L’offre de train au P+R à Viville serait inefficace», fait-il valoir. «La gare d’Arlon resterait beaucoup plus attractive.»

50% des gens garés à la gare habitent au plus à 2km de là

Le stationnement en gare d’Arlon? «Il y a un parking de 721 places, qui est complet. La SNCB a mis à disposition un nouveau parking avec 150 places, situé à 700 mètres de la gare et qui dispose encore de places libres», répond le ministre. Qui pointe le fait que 50% des utilisateurs des parkings habitent dans un rayon de deux kilomètres autour de la gare d’Arlon «alors que les voiries d’accès sont saturées».

La députée Anne-Catherine Goffinet a d’abord répliqué que la SNCB communiquait mal ou pas du tout au sujet des nouvelles places de stationnement, et qu’un P+R aurait justement le mérite d’éviter que les voitures entrent dans la ville.  Ensuite, qu’elle était agacée de l’excuse de la SNCB qui évoque sans cesse la modernisation de la ligne 162 «alors qu’une offre serait tout à fait possible en faisant partir un train depuis Viville, avec arrêt à Arlon puis partant vers Luxembourg». Ce qu’il suffirait d’inscrire dans le plan de transport de la SNCB, et qui n’a jamais été fait.

«Voilà pourquoi je trouve que le ministre ne met pas assez de détermination dans ce dossier», conclut la députée, qui lui posera une nouvelle salve de questions, toujours sur ce même sujet, au cours des prochaines semaines.