Entre 2014 et 2019, le pourcentage de parents donnant régulièrement de l’argent de poche a augmenté de 5%, et le pourcentage de ceux qui le versent directement sur un compte bancaire a presque doublé (de 8% en 2014 à 14% en 2020). (Photo: Shutterstock)

Entre 2014 et 2019, le pourcentage de parents donnant régulièrement de l’argent de poche a augmenté de 5%, et le pourcentage de ceux qui le versent directement sur un compte bancaire a presque doublé (de 8% en 2014 à 14% en 2020). (Photo: Shutterstock)

Quel sera l’impact de la pandémie de Covid-19 sur le versement de l’argent de poche aux enfants? La crise économique pourrait bien sûr compromettre la générosité des parents. Et, généralement versé en liquide, celui-ci pourrait davantage se voir transféré sur des comptes en banque.

Le Luxembourg se classe parmi les cinq premiers pays européens en pourcentage de parents qui donnent de l’argent de poche. Et, en moyenne, les parents y sont les plus généreux. Mais quel va être l’impact de la crise du Covid-19 sur cette tendance?

Perte d’emplois, revenus amoindris: la crise économique pourrait amener les parents à diminuer, voire supprimer, l’argent de poche, remarque ING Luxembourg dans un communiqué publié ce lundi.

Pourtant, jusque-là, le versement de l’argent de poche aux enfants a constamment augmenté ces dernières années. Ainsi, entre l’enquête ING de 2014 et celle de 2019, le pourcentage de parents donnant régulièrement de l’argent de poche a augmenté de 5%, et le pourcentage de ceux qui le versent directement sur un compte bancaire a presque doublé (de 8% en 2014 à 14% en 2020).

Moins d’argent liquide

«Il est encore trop tôt pour dire si la crise actuelle affectera la tendance à long terme qui est de donner plus d’argent de poche à des enfants de plus en plus jeunes», admet ING.

Mais, au-delà de la quantité, la forme même de l’argent de poche, généralement versé en liquide, pourrait elle aussi être transformée par la crise.

De manière générale, selon une enquête de 2020, «ces dernières années, avec l’évolution des technologies, les consommateurs ont de plus en plus renoncé à l’argent liquide comme moyen de paiement», constate ING. Or, «cette tendance a peut-être été accélérée par la pandémie actuelle».

Applications ou cartes de paiement

Au Luxembourg, la part des gens qui donnent de l’argent de poche et le font encore en liquide est passée de 86% en 2017 à 66% en 2020, selon une étude menée par ING Luxembourg dans le pays (sur 526 personnes en 2020 et 522 en 2017). «Le reste des personnes interrogées autorisent leurs enfants à utiliser des cartes de paiement ou se servent d’applications», note la banque.

En parallèle, «le pourcentage de personnes interrogées qui donnent de l’argent de poche autre qu’en espèces à leurs enfants a explosé entre 2017 et 2020, passant de 10% à 21%.» Ainsi, concurrencé par des alternatives toujours plus nombreuses, «même pour payer des choses simples comme l’argent de poche, le recul de l’argent liquide est notable», constate ING Luxembourg.

Une baisse lente

Le constat est identique à l’échelle européenne, d’après une étude menée sur un échantillon représentatif de 12.824 personnes: en moyenne, entre 2018 et 2019, 25% des Européens estiment qu’ils utilisent moins d’argent liquide. «Il faut désormais s’attendre à une accélération de cette tendance», estime le communiqué. «En effet, les mesures d’hygiène prises pendant la pandémie encouragent les consommateurs à se tourner vers des alternatives à l’argent liquide.»

Malgré cette tendance, «il est encore trop tôt pour connaître l’impact de la pandémie sur l’économie et les modes de vie», relativise ING. «Pour l’instant, elle n’a pas complètement transformé les mentalités par rapport à l’argent liquide. Si l’utilisation quotidienne de l’argent liquide est bien en baisse, cette baisse est plutôt lente.» Mais «la pandémie est loin d’être terminée et la tendance que l’on observe actuellement d’une augmentation des paiements sans cash prévaudra sans doute, même pour l’argent de poche», estime malgré cela ING.