John Parkhouse: «J’ai toujours dépensé sans beaucoup de planification, de réflexion ou de budgétisation. Il y a donc eu des périodes dans le passé pendant lesquelles j’ai dépensé plus que ce que j’avais.» (Photo: Edouard Olszewski)

John Parkhouse: «J’ai toujours dépensé sans beaucoup de planification, de réflexion ou de budgétisation. Il y a donc eu des périodes dans le passé pendant lesquelles j’ai dépensé plus que ce que j’avais.» (Photo: Edouard Olszewski)

Tous les mois, dans Paperjam, une personnalité influente du Grand-Duché se livre à notre interview «Argent comptant». Au tour ce mois-ci de John Parkhouse, le CEO de PwC Luxembourg.

Désintéressement

Quel est votre rapport à l’argent?

. – «L’argent n’a jamais été ma principale motivation. Je ne suis pas quelqu’un qui compte chaque euro. Pour moi, l’argent est ce qui me permet de faire ce que je veux faire et de vivre comme je veux vivre, ce qui n’a pas toujours été le cas. J’ai grandi dans une famille modeste (mon père était policier, ma mère, enseignante), où l’argent était une denrée rare, mais nous n’en avons jamais vraiment parlé et je n’ai pas reçu de conseils particuliers à ce sujet à la maison.

Quel a été votre premier salaire?

«Je me souviens très bien de ma première paie. J’étais livreur de journaux. C’était six jours par semaine, les matins, et je gagnais 1,40£ par semaine. Ensuite, mon premier ‘vrai’ salaire s’élevait à 8.600£ par an, lorsque j’ai rejoint la profession en tant que comptable. Je m’étais promis qu’avec mon premier salaire, j’offrirais un bon dîner à mes parents. C’était dans leur restaurant préféré, qui existe encore aujourd’hui: The Palmichael, à Burton Latimer, au centre de l’Angleterre.

Gestion déléguée

Avez-vous déjà connu des problèmes financiers?

«Oui, car je n’ai jamais été focalisé sur l’argent et j’ai toujours dépensé sans beaucoup de planification, de réflexion ou de budgétisation. Il y a donc eu des périodes dans le passé pendant lesquelles j’ai dépensé plus que ce que j’avais. Et je ne veux pas revivre ça.

Déléguez-vous aujourd’hui le suivi de vos finances?

«Ma femme est la comptable de la famille. Elle gère pratiquement toutes nos finances. Pour être honnête, je ne saurais même pas comment accéder aux comptes en ligne! J’ai toujours la même motivation avec l’argent que j’avais quand j’étais plus jeune: tant que j’ai assez pour vivre, pour faire ce que j’ai envie de faire et, maintenant, pour préparer ma retraite, ma perception des finances personnelles s’arrête là.

Duo d’exception

Votre restaurant étoilé préféré?

«Au Luxembourg, mon restaurant préféré n’est pas étoilé: il s’agit de Gold, à Leudelange, qui propose une cuisine et un service excellents. J’ai aussi vécu récemment une expérience fantastique au Clairefontaine pour l’anniversaire de ma femme.

Un accord mets-vin pour lequel vous êtes prêt à payer le prix fort?

«C’est un duo que je n’ai mangé que deux fois dans ma vie: vodka-caviar. La première fois que j’en ai mangé, c’était à La Lorraine, place d’Armes, pour fêter ma nomination comme partner. La seconde fois, c’était dans l’Orient­-Express de Londres à Venise avec ma femme, pour fêter ses 40 ans et nos 10 ans de mariage. Nous avons mangé du caviar béluga avec de la vodka, et c’était hors de prix!

Cricket addict

Un objet dont vous ne vous sépareriez jamais?

«Je ne suis pas vraiment attaché aux choses, mais il y a des objets dont j’aurais beaucoup de mal à me défaire, du fait de leur valeur affective. Ma femme m’a, par exemple, acheté une très belle montre Omega il y a quelques années. C’était une surprise et quelque chose que je voulais depuis longtemps. Je ne voudrais pas non plus me séparer de ma voiture. Et un autre objet a une forte valeur sentimentale pour moi: c’est un ensemble de médailles militaires de mon grand-père, qui me rappelle les histoires qu’il m’a racontées sur la guerre et les sacrifices qu’il a faits.

Avez-vous des passions coûteuses?

«J’adore le cricket, et mon rêve serait d’assister à un match de l’Angleterre contre l’Australie en Australie pour les Ashes Series. Il s’agirait de six semaines de voyage à travers l’Australie pour assister à différents matches. À part ça, ce sont les vacan­ces, et surtout le ski.

Coups de cœur

Parlez-vous d’argent avec vos enfants?

«Nous sommes très stricts sur la manière dont nos enfants gèrent leur budget. Et nous souhaitons nous assurer qu’ils ont du respect pour l’argent, compte tenu de l’environnement privilégié dans lequel ils ont grandi. Nous essayons donc de leur faire comprendre que, pour beaucoup de gens, y compris moi lorsque j’étais plus jeune, l’argent peut constituer une réelle source d’inquiétude.

Un achat trop coûteux, mais que vous ne regrettez pas?

«Il y en aurait deux. Le premier serait ma voiture: je conduis une Porsche 911, et c’est ­évidemment très cher, mais si j’ai eu une mauvaise journée, je monte dans cette voiture, et elle vaut chaque penny dépensé pour elle. Le second serait l’appartement que nous avons acheté dans le Valais (Suisse), et qui a complètement dépassé le budget que nous lui avions alloué. Mais nous l’avons construit avec nos enfants. Il a donc un lien émotionnel fort et nous nous y rendons très souvent en famille.»