Benoît Theunissen (Rédacteur en chef print). (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Benoît Theunissen (Rédacteur en chef print). (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Les technologies de l’information et de la communication (TIC) sont au 21e siècle ce que la machine à vapeur était au 19e siècle. Plus aucun secteur industriel n’échappe à la lame de fond amenée par la data-driven economy, ses nouveaux modèles, et ses bénéfices sur la productivité et la réduction des coûts. 

Pour bénéficier de ce nouveau souffle dans les voiles de la croissance de leur économie, les États font désormais de l’innovation technologique un enjeu de compétitivité. À en croire différents classements, le Luxembourg n’aurait pas à rougir de son positionnement. Par exemple, l’European Innovation Scoreboard 2022 identifiait le Grand-Duché comme un « strong innovator » avec un score supérieur à la moyenne européenne. Pourtant, « la performance du pays dépasse de moins en moins celle de l’UE », indiquait le rapport, tout en pointant des faiblesses au niveau des dépenses dans la R & D.

Une analyse des données d’Eurostat confirme en effet que les dépenses en R & D du Luxembourg sont en baisse depuis plus d’une décennie, avec 1,42 % rapporté au PIB en 2010 contre 1,02 % en 2021, soit un score bien loin de la moyenne européenne de 2,26 %. Pire, la contribution des entreprises luxembourgeoises ne représentait plus que 0,47 % du PIB au profit des dépenses en R & D publiques.

Même l’indice de référence DESI (Digital Economy and Society Index) observe un ralentissement. Bien que le pays y occupe la huitième place parmi les 27 États membres, il accuse le taux de progression le plus faible de toute l’UE. La cause: une pénurie de spécialistes TIC qui entrave la numérisation de son économie.

En mai 2023, la Banque européenne d’investissement (BEI) rendait son rapport Digitalisation in Europe 2022–2023, notant un retard dans l’utilisation de technologies avancées par les entreprises luxembourgeoises, telles que le 3D printing, le big data, l’IA, les plateformes et l’internet des objets.

Autant de marges de progession possibles…

 Cet éditorial  a été rédigé pour le supplément  de l’édition de  parue le 20 juin 2023. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam. 

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