Razek Akir: «Il faut avoir une confiance absolue en soi et en son projet, rester déterminé quoiqu’il arrive et être polyvalent! Ma règle d’or est de ne jamais commettre la même erreur deux fois.» (Photo: Jan Hanrion/Maison Moderne)

Razek Akir: «Il faut avoir une confiance absolue en soi et en son projet, rester déterminé quoiqu’il arrive et être polyvalent! Ma règle d’or est de ne jamais commettre la même erreur deux fois.» (Photo: Jan Hanrion/Maison Moderne)

Tout se bouscule pour Aqoona: nouveaux clients, CES à Las Vegas, finale des Start-up Stories. Son CEO n’a qu’une envie, retourner au code pour améliorer une technologie qui réconcilie les parents avec la culpabilité inhérente à une vie active. La start-up fait partie des finalistes des premiers Start-up Stories Awards de Paperjam qui se sont déroulés le 18 décembre dernier.

Razek Akir est un papa poule de trois enfants en bas âge qu’il confiait à une crèche. Qui comprend, un jour, qu’au milieu des parents qui viennent récupérer leur progéniture en même temps, il est difficile d’obtenir des informations sur ses enfants. A-t-il bien mangé? Bien fait la sieste? Est-il malade? Montre-t-il des signes de développement correct? Se plaint-il de quelque chose?

À l’heure du digital, le papa devient entrepreneur pour proposer un carnet de liaison digital à un personnel d’encadrement aux petits soins… sur des cahiers. Au lieu de s’adresser à l’Éducation nationale, aux rectorats ou même aux écoles, endroits souvent difficiles d’accès pour un entrepreneur, M. Akir se tourne directement vers les crèches et les structures de la petite enfance.

Aqoona est une plate-forme qui s’installe sur une tablette et qui permet aux éducateurs et aux parents de communiquer au sujet de l’enfant. Un petit voyant passe au vert quand l’enfant est amené à la crèche, un autre prendra la même couleur en fin de journée quand le parent le récupérera.

La cantine et la sieste sont aussi «consignées», et des annotations permettent de savoir si l’enfant était fatigué en arrivant, s’il est grippé, ou si tout s’est bien passé. La tablette est louée par Aqoona. Dans une phase de test en situation réelle, une poignée de structures lui font remonter leur feed-back. Ces retours d’expérience sont directement intégrés par la petite équipe.

D’autres débouchés déjà identifiés

Le projet n’a pas tardé à être repéré. Intégré dans l’incubateur de Thionville dans le cadre de Lorntech, la déclinaison régionale de la French Tech, Aqoona est sélectionnée au sein de la délégation luxembourgeoise en route pour le Consumer Electronics Show, est repérée par les organisateurs de la Startuppers Night de la Banque internationale à Luxem­bourg au Technoport et se qualifie pour la finale de la première édition des Start-up Stories, lors d’une session en Lorraine.

La notoriété a «compliqué» la tâche, confie le CEO avec humour entre deux portes. «Il faut avoir une confiance absolue en soi et en son projet, rester déterminé quoiqu’il arrive et être polyvalent! Ma règle d’or est de ne jamais commettre la même erreur deux fois», assure-t-il. Car le codeur est aussi l’ambassadeur de son projet, le responsable commercial ou administratif. Pas de quoi le décourager, au contraire. Surtout qu’Aqoona a d’autres potentiels: pourquoi ne pas imaginer un jour que la plate-forme soit utilisée dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ou dans les clubs de vacances, où la problématique est quasiment identique?

Fiche

Création: 2019 (en cours)

Localisation: Thi’Pi, Thionville (FR)

Capital social: 70.000 euros

Fondateurs: Razek Akir, Frédérique Dolphen

Levée de fonds: Aucune

Chiffre d’affaires: Pas encore lancé

Employés: 0

Objectif de croissance: Convaincre 10 à 15 crèches en mars