Il y avait , le nouveau CEO de Luxprovide, nommé le 2 novembre. Il y avait Jochen Papenbrock, le head des fintech chez Nvidia, avec laquelle le Luxembourg a signé le premier partenariat en Europe en 2019. Il y avait l’éminent Pascal Bouvry, à l’origine de la création de l’Université du Luxembourg et aujourd’hui chef du département Computer science. Il y avait aussi Eric Michiels, l’ambassadeur des technologiques quantiques chez IBM.
Mais ce mercredi, en fin d’après-midi, chez Deloitte, il fallait avoir un œil pour la nouvelle rockstar des technologies du futur, Markus Pflitsch. Le CEO de Terra Quantum se projette déjà dans le monde d’après. Le monde d’après celui qui n’a pas encore réellement vu le jour ailleurs que dans des centres de recherche très pointus et dans lequel Google ou IBM investissent des sommes faramineuses.
Le fonds de commerce de la start-up suisse sont les algorithmes de blockchain et de cryptographie qui résisteront à la puissance de calcul du quantique. Pour faire simple, aujourd’hui, les hackeurs n’ont relativement aucune difficulté à s’immiscer, quand ils le décident, dans aucune entreprise, chez aucun particulier ou même assez peu pour mettre des États en difficulté. Avec le calcul quantique, ce sera encore plus facile parce que les ordinateurs pourront effectuer des milliards de millions de calculs en une seconde et donc «craquer» les codes secrets aussi vite.
Logiciels et dispositifs infiniment petits
Du coup, comment se protéger? En imaginant dès aujourd’hui des solutions plus complexes. Comme sa solution de chiffrement de bout en bout permettant aux clients d’utiliser la fibre pour une distribution de clé quantique à la large bande «efficace et sécurisée sur de longues distances», promet Terra Quantum. La start-up s’est positionnée comme apporteur de solutions «as a service» à l’industrie aérospatiale, financière, automobile, chimique, aux services publics ou à la santé. Et par opposition aux logiciels, elle développe aussi des dispositifs quantiques et nanométriques.
Après avoir levé 60 millions de dollars en janvier, notamment auprès de Lakestar, levée élargie à 75 millions de dollars cette semaine, la start-up a aussi annoncé après son passage au Luxembourg l’entrée à son capital d’Investcorp, pour un montant qui reste confidentiel pour le moment. Dans un alignement de planètes, Hervé François, qui gère le fonds blockchain d’Investcorp – 6 milliards investis dans des deep tech européennes ces dernières années –, a indiqué que le fonds apporterait «expertise approfondie en matière de cybersécurité, de cryptographie et de technologie de registre distribué». Et n’exclut déjà pas de remettre la main au portefeuille pour accompagner la croissance de la pépite suisse.
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