Un vent un peu plus calme semble souffler sur le Rehazenter. Après la tempête. Pas de directeur médical depuis deux ans, un départ annoncé en juillet de l’unique psychiatre, qui refuse de signer un contrat l’obligeant à verser 20% de son salaire à l’établissement de rééducation… En traumatologie, sur les cinq médecins du service, deux sont partis. Un troisième quittera le à la fin du mois. Un quatrième prévoit un congé sans solde en 2023. Pour soutenir l’unique médecin bientôt restant, trois promesses d’embauche viennent cependant d’être signées, confirme le directeur, Gaston Schütz. Pour une entrée en fonction d’ici janvier. Il n’en dit pas plus sur leur profil, mais s’avoue «surpris» d’avoir reçu «beaucoup» de candidatures, malgré la pénurie de spécialistes.
En attendant, malgré les craintes, les départs n’ont pas eu d’impact sur la prise en charge des patients selon lui, grâce à une mobilisation des médecins d’autres services. Les raisons des départs ne sont pas données. Pour l’un d’entre eux, il s’agirait d’une surcharge de travail, selon une source interne. Celle-ci évoque également un «soulagement» du côté des médecins des autres services, qui craignaient de ne plus recevoir de patients si la traumatologie se mettait en pause.
Une collaboration avec plusieurs acteurs pour la psychiatrie
Le psychiatre continue quant à lui de suivre ses patients, toujours sans contrat, pour la continuité des soins en attendant une solution. «Nous sommes en train d’organiser une collaboration avec d’autres acteurs», affirme le directeur, sans donner plus de détails. Elle pourrait être mise en place d’ici la fin de l’année. Le nom du Centre hospitalier neuro-psychiatrique (CHNP) a déjà été évoqué dans la presse.
Le Rehazenter vise une prise en charge «7 jours sur 7, 24 heures sur 24». Par ailleurs, la demande de signature de contrat s’est faite tardivement, dans un souci de «régularisation de la situation». L’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) s’oppose de son côté «formellement à toute rétribution financière des médecins aux établissements hospitaliers».
Le poste de directeur médical à pourvoir
Enfin, un directeur médical va être nommé, rassure Gaston Schütz. Le poste était vacant . Pourquoi son n’a-t-il pas repris cette fonction? «L’appel à candidatures ne concernait pas un poste de directeur médical. Jusqu’au désarroi médiatique, la question ne se posait pas», répond-il, avant de préciser: «Les coordinateurs médicaux travaillent en collaboration avec le directeur général.» Il ajoute que la loi hospitalière n’oblige que les établissements de plus de 200 lits à avoir un directeur médical, ce qui n’est pas le cas du Rehazenter.
Cette absence crée pourtant des tensions avec les médecins, qui «ne se sentent pas représentés dans l’organigramme», livre encore une source. «Se pose aussi la question du rôle du directeur général, qui donne l’image de quelqu’un qui ne met pas les mains dans l’opérationnel.»

Le Rehazenter, centre national de rééducation fonctionnelle et de réadaptation, devrait retrouver un second souffle avec la signature de trois promesses d’embauche. (Photo: Nader Ghavami)
Le conseil d’administration a donc décidé, le 23 septembre dernier, que ce poste «sera de nouveau occupé». Le recrutement est de son ressort. Aucune date n’est donnée pour le moment. «De mon expérience, le poste de directeur médical revenait souvent à un médecin qui connaissait la maison», glisse Gaston Schütz.
Ces aléas auront en tout cas permis à la direction «d’établir un système de dialogue plus structuré avec les salariés», note Pitt Bach, secrétaire central du syndicat Santé de l’OGBL, qui rapporte un «feed-back positif» de la délégation du personnel. Un mal pour un bien.