Stanislas Chambourdon, Head of Sales and Markets chez KPMG (Photo: KPMG)

Stanislas Chambourdon, Head of Sales and Markets chez KPMG (Photo: KPMG)

Les banques sont-elles prêtes à mettre les enjeux de durabilité au cœur de leur développement et de leurs offres ? 

Le monde post-COVID-19 sera très certainement différent de celui que l’on a connu. La crise a notamment mis en exergue la nécessité d’inscrire nos sociétés dans une dynamique plus durable. « Pour les acteurs financiers, dès aujourd’hui, cette prise de conscience se traduit par une demande grandissante des investisseurs pour des produits responsables, explique Stanislas Chambourdon, Partner, Head of Sales & Markets au sein de KPMG Luxembourg. Elle s’exprime aussi dans les positions des régulateurs, comme récemment celle de la Banque Centrale Européenne, et des décideurs politiques qui se prononcent sur la nécessité d'une plus grande adoption des critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance (ESG) dans les modèles de développement. »

Avoir l'expérience, la perspicacité et les données pour cartographier toutes ces conséquences potentielles s'avère être un défi
Stanislas Chambourdon

Stanislas ChambourdonPartner, Head of Sales & MarketsKPMG Luxembourg

Transition inéluctable mais complexe

Les banques sont-elles aujourd’hui prêtes à accompagner ce changement ? Pour cela, toutes doivent en effet parvenir à mieux intégrer les risques directs liés aux changements environnementaux ou sociétaux et se doter de la capacité de soutenir une économie en transition. « Les dirigeants de banque savent très bien que ce mouvement vers lESG est inéluctable notamment avec les changements générationnels en cours et à venir et qu'ils doivent agir. Cependant, il est encore difficile d’appréhender les impacts et implications de ces évolutions, assure Stanislas Chambourdon. Cette transition est complexe. Si les acteurs bancaires réalisent que cette nouvelle réalité les pousse à orienter leurs financements vers des entreprises et des investissements plus verts et plus durables, ils savent aussi qu’ils ne peuvent pas simplement appuyer sur un interrupteur. La plupart ont encore d’importants volumes d’affaires qui ne répondent pas complétement aux critères ESG, qui génèrent des profits et qu’il faut idéalement parvenir à inscrire dans une transition durable. »

Plan d’action

Les banques doivent donc se doter d’un plan à même de prendre la mesure de cette transition aux nombreuses implications financières, sociales, environnementales, commerciales, réglementaires…. « Avoir l'expérience, la perspicacité et les données pour cartographier toutes ces conséquences potentielles s'avère être un défi, poursuit l’associé de KPMG. Aussi, chaque banque doit dès à présent se poser les bonnes questions pour élever son niveau de connaissances en la matière notamment au niveau des organes de gouvernance. »

Les leaders du marché ont pris la mesure de l’enjeu. Beaucoup sont déjà bien engagés sur la voie d’une finance plus responsable et durable. De nouveaux produits et de nouveaux modèles sont continuellement développés, testés et commercialisés et séduisent un nombre croissant de clients et investisseurs.

Ne plus attendre

S’ils veulent rester compétitifs, les dirigeants des banques ne peuvent plus se permettre d’adopter une approche attentiste. Mais comment aborder ces enjeux ? « Au départ d’une bonne compréhension de leurs pratiques et des attentes de l’ensemble des parties prenantes, en agissant de manière proactive avec le régulateur, les banques parviendront à mieux appréhender les nouveaux risques mais aussi à développer une stratégie solide, intégrée à leurs modèles opérationnel et commercial, conclut Stanislas Chambourdon. Si la stratégie doit conserver un niveau de flexibilité, elle doit également être réalisable et mesurable. »

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