Éric Vançon espère que 20% des pharmacies luxembourgeoises seront bientôt équipées de cette technologie. (Photo: Paperjam)

Éric Vançon espère que 20% des pharmacies luxembourgeoises seront bientôt équipées de cette technologie. (Photo: Paperjam)

425 millions de personnes souffrent de diabète dans le monde, 25.000 au Luxembourg. Une pathologie qui tue toutes les six secondes. Pour se prémunir de cette maladie, ProPharma commercialise un appareil unique déjà disponible dans plusieurs pharmacies du pays.

Alors qu’il y a encore une dizaine d’années, les malades du diabète étaient plutôt des hommes de plus de 50 ans en mauvaise santé, aujourd’hui, cette pathologie touche tout le monde, même les plus jeunes. Selon l’enquête de santé European Health Examination Survey conduite au Luxembourg entre 2013 et 2015 avec plus de 1.500 résidents, environ 5% de la population est diabétique, et un quart présente des signes de pré-diabète.

Les hommes sont toujours un peu plus concernés par les troubles du métabolisme glycémique (du sucre) que les femmes. Chez les personnes de 55 à 64 ans, 18,5% sont diabétiques.

Un appareil, deux effets

Face à ce constat alarmant, ProPharma, entreprise créée au Luxembourg il y a 11 ans, a lancé le concept «Espace diabète», en 2015. Grâce à un appareil unique fabriqué par Impeto en France, les pharmaciens ont désormais la possibilité de détecter et suivre les malades du diabète.

«Impeto a inventé cette machine appelée Ezscan et Sudoscan. Un même appareil pour deux objectifs complémentaires. Sudoscan permet de mesurer, en deux minutes, la neuropathie périphérique, qui est une complication du diabète. En posant ses mains et ses pieds sur l’appareil, grâce à la transpiration, le patient connaît son risque d’être diabétique et peut aller se faire confirmer le diagnostic chez son médecin», explique Éric Vançon, directeur développement chez ProPharma.

Si la machine permet de déterminer les risques d’être diabétique de type 2, elle permet également d’opérer un suivi régulier lorsque la pathologie est déjà détectée chez le patient. Les diabétiques de type 2 contractent la maladie alors qu’ils ont déjà un régime alimentaire qui pose souvent problème: trop sucré, trop gras, peu ou pas de sport.

25% des diabétiques ne savent pas qu’ils le sont.

Éric Vançondirecteur développementProPharma

Une fois sous médication, ces malades pourraient être totalement débarrassés de leur pathologie, mais la plupart du temps, ce n’est pas le cas, car ils ne changent pas leur façon de vivre et pensent que la médication est la panacée. D’où l’intérêt d’un suivi régulier chez son pharmacien.

«Seule une personne sur trois atteinte de diabète de type 2 prend régulièrement ses médicaments. Pour les diabétiques de type 1, ils sont plus assidus. Il est donc essentiel de contrôler régulièrement ces malades. Notre machine permet de suivre l’évolution du patient tous les trois mois lorsqu’il se rend chez son pharmacien. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun, et c’est aussi efficace qu’une biopsie, mais ce n’est pas invasif», argue Éric Vançon, qui rappelle que «25% des diabétiques ne savent pas qu’ils le sont».

Il suffit de poser ses mains et ses pieds sur les capteurs et, en deux minutes, le patient sait où il en est dans son diabète. (Photo: Paperjam)

Il suffit de poser ses mains et ses pieds sur les capteurs et, en deux minutes, le patient sait où il en est dans son diabète. (Photo: Paperjam)

Six pharmacies luxembourgeoises

Lorsqu’on sait qu’un diabétique se rend en moyenne 17 fois par an à la pharmacie (17% de leur clientèle), détenir cet appareil permet également au professionnel de santé de fidéliser sa clientèle et d’attirer les patients atteints de cette pathologie dans son officine. Pour l’heure, , dont celle du Globe, en face de la Gare, ainsi que deux hôpitaux.

Une application est également associée au dispositif afin de recevoir quotidiennement de bons conseils pour gérer au mieux son diabète. L’application sera mise à jour en début d’année afin d’intégrer également tout le suivi du patient.

ProPharma aimerait équiper 20% des pharmacies du pays, tout en développant son activité à l’étranger. «En Belgique, on a déjà plus d’une vingtaine de pharmacies qui travaillent avec nous, on cherche un partenaire allemand aussi. On a également des appareils au Maroc, en Côte d’Ivoire, en Algérie, en France ou en Espagne.»

L’appareil est disponible sous forme de leasing à raison de 460 euros/mois sur cinq ans ou à la vente, mais il faut compter environ 20.000 euros. Le prochain objectif de ProPharma? Obtenir l’agrégation comme dispositif médical afin de détecter encore plus de patients.