«Il n’est pas juste de s’appuyer sur quelque chose qui ne fonctionne pas.» Une fois encore, mercredi à la Chambre des députés, lors d’une heure d’actualité consacrée à l’app de traçage et demandée par le CSV, le Premier ministre, (DP), a redit ses réticences.
Au vu de la flambée des infections, «il faut tout faire pour que le confinement ne soit pas nécessaire», a rappelé la députée (CSV). «Cette application ne remplace pas les gestes barrières mais elle peut aider», a dit l’ex-commissaire européenne en charge de la société numérique, qui a œuvré pour le règlement européen sur la protection des données.
Selon Mme Reding, la motion votée à la Chambre le 7 mai est toujours d’actualité: l’application doit fonctionner dans un temps limité, elle doit être décentralisée, les données doivent être protégées et le code source accessible au public.
20% d’Allemands seulement l’ont téléchargée
Pourquoi perdre son temps en discussions, a dit en substance le député des Pirates , «quand on sait que l’app ne fonctionne que dans les pays où elle est obligatoire», en l’occurrence en Chine et en Corée du Sud.
Pour être efficace, au moins 60% de la population devrait utiliser cette application, je le souligne, et pas seulement la télécharger.
En Allemagne, la Corona-Warn-App, qui s’appuie sur la technologie développée conjointement par Apple et Google, a été téléchargée par 20% de la population, contre moins de 3% pour l’application française, déjà abandonnée par un quart de ceux qui l’avaient installée.
«Pour être efficace, au moins 60% de la population devrait utiliser cette application, je le souligne, et pas seulement la télécharger», a déclaré le Premier ministre. , le gouvernement discute avec l’Allemagne de son utilisation – la question est de savoir où partent les données – et avec l’Institut Robert Koch, qui en gère le développement.
«Le modèle suisse est aussi intéressant», souligne Mme Reding, selon qui, à défaut de faire confiance à une autre application, le Luxembourg devrait développer la sienne avec des acteurs locaux comme Ariana, Gulliver ou GHR Tech.
Le problème frontalier
Avec 200.000 frontaliers, l’application luxembourgeoise devrait non seulement être téléchargée et utilisée par les deux tiers des résidents, mais être compatible avec les systèmes de nos voisins, ce qui n’est pas possible technologiquement, la France et l’Allemagne ayant adopté des positions différentes, tandis que la Belgique devrait publier la sienne en septembre.
, hypothèse qui ressurgit actuellement.
Lors du débat, les députés ont pointé deux autres travers. Le député Déi Gréng , cité par le Wort, souligne que «nous sommes à la limite du nombre d’infections pouvant être suivies manuellement. Mais avec une application, d’autres questions se posent. Une telle application d’avertissement ne pourrait-elle pas créer une fausse sécurité?»
Pour Mme Reding, il faut que les personnes qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas installer cette application «ne soient pas victimes de discrimination lors de la visite d’un restaurant ou d’un cinéma et se voient refuser l’entrée».