En plus d’être tangible, concret, l’art a en commun avec l’immobilier d’être très résilient. Maison Moderne

En plus d’être tangible, concret, l’art a en commun avec l’immobilier d’être très résilient. Maison Moderne

Et si, parallèlement à des actifs boursiers, immobiliers ou en Private Equity, la diversification de votre portefeuille passait par l’acquisition d’œuvres d’art? Au-delà de ses vertus financières, l’art fait partie de ces investissements plaisirs, dont on profite réellement. Mais par où commencer? À quoi faut-il être attentif? Nous en avons parlé avec Hubert d’Ursel, Head of Art Advisory au sein de la banque Degroof Petercam.

«Il convient de bien distinguer l’art des actifs immobiliers ou boursiers. Ce qui motive l’achat d’une œuvre d’art, c’est d’abord l’émotion, la joie qu’elle nous procure», introduit d’emblée Hubert d’Ursel. Il y a en effet un réel plaisir à disposer chez soi du travail d’un artiste que l’on admire.

Contrairement à une somme sur un compte en banque, qui est totalement virtuelle, on profite d’une œuvre d’art comme on profite effectivement d’une voiture de collection, d’un grand cru ou d’une belle montre. Si la dimension économique existe bel et bien – comme nous allons le voir –, ce n’est en tout cas pas elle qui devrait motiver l’achat d’une peinture ou d’une sculpture. «Je déconseille fortement d’acquérir une œuvre au seul motif qu’elle pourrait être rentable», précise notre expert.

D’un point de vue strictement financier à présent, il faut reconnaître que certains artistes battent rapidement des records. C’est le cas des grands maîtres de la première moitié du 20e siècle, mais aussi d’artistes contemporains, au sens propre du terme. Un peintre des années 80 comme Basquiat affiche un indice de +1.880% sur le marché de l’art au début des années 2000. Une de ses œuvres achetées 20.900 dollars en 1984 a été revendue 110,5 millions de dollars en 2017!

En plus d’être tangible, concret, l’art a en commun avec l’immobilier d’être très résilient. Durant les périodes de crise, qu’elle soit financière ou sanitaire, comme celle que nous traversons actuellement, le marché de l’art n’est que peu ou pas touché. Sa valeur ne faiblit que très peu et regagne généralement rapidement sa meilleure cote une fois la crise terminée.

Dans une perspective de diversification et d’optimisation de son patrimoine, l’art a une place très importante au sein d’un portefeuille.

Hubert d’UrselHead of Art AdvisoryDegroof Petercam 

Mais pour le novice en la matière qui souhaiterait investir dans l’art, une question se pose d’emblée: par où débuter? Si la beauté de l’art semble universelle, il semble pourtant que de nombreux investisseurs hésitent et craignent de se fourvoyer au moment de se lancer. Les novices en la matière sont généralement intimidés par cet univers, dont les codes sont nombreux. Comme souvent, c’est le premier pas qui est le plus difficile.

«Commencez par décider du budget ou de la part de votre portefeuille que vous souhaitez allouer à l’art.» Cette opération peut être réalisée seul(e) ou sur les conseils de son banquier. 5% est en général une proportion raisonnable que l’on peut dédier à l’achat d’œuvres d’art. Bien évidemment, ce chiffre est une moyenne qui méritera d’être ajustée en fonction des perspectives d’investissement de chacun.

Il faut ensuite se rendre dans les galeries, les foires et se laisser porter sinon par son intuition, du moins par son goût. «À force de fréquenter ces lieux, votre goût va s’affirmer et une œuvre finira par vous ‘piquer’, c’est généralement un excellent signal.» L’expert vous aidera également à vérifier certains points qui méritent d’être analysés avec attention et expérience. Les critères sont nombreux!

Lorsque nous prospectons une foire avec un client, ma mission n’est jamais de l’influencer, mais de rebondir sur ce qui l’attire, lui donner mon avis sur ce qu’il a remarqué.

Hubert d’UrselHead of Art AdvisoryDegroof Petercam 

Pour un même artiste, la valeur fluctue entre les différentes périodes de sa vie d’artiste. Pour certains, les œuvres dites «de jeunesse» sont moins cotées que celles de la maturité, alors que ce sera l’inverse pour d’autres. Le sujet de l’œuvre sera également un critère déterminant pour sa valeur. Un nu féminin aura une valeur souvent plus élevée que celle d’une nature morte, par exemple. Enfin, la qualité de conservation de l’œuvre est aussi importante, surtout si cette dernière est assez ancienne.

Au départ, il est important de ne pas se laisser influencer par les on-dit et tout ce que l’on peut entendre à propos de tel ou tel artiste. Le risque est alors d’être attiré (ou repoussé) par ces rumeurs et non par l’œuvre elle-même. À nouveau, laisser parler ses goûts personnels est clairement le chemin à suivre. Ensuite, si vous souhaitez avoir un avis extérieur, il est bon de demander conseil à un expert indépendant. Ce dernier mot est important, il convient en effet de s’en remettre à quelqu’un d’impartial, c’est-à-dire qui n’a pas d’intérêt à vous recommander telle ou telle œuvre car il entretient des liens commerciaux avec un tiers.

Les services Art Advisory et Art Collection que propose la banque Degroof Petercam à ses clients illustrent bien cette position. «Nous sommes absolument neutres, nous n’avons aucuns liens ni intérêts avec des galeristes ou des marchands d’art. Nous ne faisons que proposer un conseil patrimonial», précise Hubert d’Ursel. En plus de sa personne, la banque s’est adjoint les conseils de deux expertes, spécialisées notamment dans la période artistique couvrant le 20e siècle et la période actuelle. Outre leurs compétences, ces experts autorisent un accès privilégié au marché de l’art mondial à tous les clients bénéficiant de ce service. Art Advisory est un service global dédié à l’achat, la vente et l’évaluation des œuvres d’art, tandis que Art Collection se destine aux familles fortunées souhaitant démarrer ou gérer des collections d’œuvres d’art.

Vous vous posez des questions sur l’investissement dans l’art ? Contactez nos experts par e-mail : . Et retrouvez plus d’informations .