ParcLuxite à Kockelscheuer-Roeser : une zone d’activités pensée en intégrant la mobilité de chacun dans une vue globale  (Photo: Schroeder & Associés)

ParcLuxite à Kockelscheuer-Roeser : une zone d’activités pensée en intégrant la mobilité de chacun dans une vue globale  (Photo: Schroeder & Associés)

Les zones d’activités économiques s’inscrivent dans une planification durable pour rencontrer les défis en aménagement du territoire. Les experts qui conseillent les autorités y veillent. Et les entreprises, au-delà des contraintes apparentes, en tirent des avantages.

«Un concept de mobilité bien intégré contribue à l’attractivité d’une entreprise ou/et d’une zone d’activités. On peut agir sur les infrastructures et les adapter. Et davantage de mesures “soft”, comme l’information et la coordination des différents partenaires», explique Daniel Baum, ingénieur senior, aménageur-urbaniste et mobility manager chez Schroeder & Associés.

«L’idéal, c’est d’intégrer l’ensemble des données au départ, pour planifier un nouveau site, en liant l’aménagement urbain durable aux activités économiques», appuie Lynn Feiereisen, géographe de l’équipe «Mobilité active, espaces publics et aménagements paysagers», une des teams multimétiers du bureau d’ingénieurs-conseils (service Mobilité, Développement urbain et Infrastructures de transport dirigé par les ingénieurs associés Nathalie Muller, Adrien Stolwijk et Jean-Luc Weidert) qui accompagnent des projets de développement urbain/PAP, mobilité active, communale, régionale ou/et nationale, gestion intelligente des flux de trafic… Des services stratégiques, aux côtés des décideurs.

Jean-Luc Weidert  (Photo: © Commune de Sanem)

Jean-Luc Weidert  (Photo: © Commune de Sanem)

Jean-Luc Weidert: «A la source de beaucoup de projets, notre bureau peut apporter solutions et conseils pour promouvoir l’approche de la planification et de l’aménagement de l’espace public dans une notion de qualité et de durabilité. Chaque concept de mobilité a un impact sur le territoire, le développement, le quotidien des usagers. Cela requiert d’écouter les avis et d’innover.»

Selon Daniel Baum, pour planifier une zone d’activités ou optimiser un site déjà implanté, «il faut partir d’une analyse complète de l’existant, dans une approche “bottom-up”. L’analyse prospective tient compte de l’évolution des besoins, des déplacements, des possibilités multimodales, des impératifs logistiques, des interconnexions… On peut mutualiser les solutions pour rencontrer les observations dans plusieurs entreprises. Il faut communiquer et coordonner acteurs publics et privés, afin de mettre en place ensemble des mesures adéquates et ne pas créer des solutions d’îlot».

Ce «mobility management» a été mené avec la commune de Roeser et les promoteurs du ParcLuxite, alors que Schroeder & Associés préparait son déménagement à Kockelscheuer. La concertation a permis de dégager des besoins pour la flexibilité maximale des employés et des usagers de la zone; et des mesures ont émergé qui bénéficient à tous. Par exemple, le bus AVL20 dessert la zone depuis la gare centrale et, désormais, fait halte au nouveau P+R Stade de Luxembourg, lui-même inscrit dans le pôle d’échange multimodal Cloche d’Or, connecté à la capitale, et où il ne manque plus que le tram (prévu en 2024), maillon de la chaîne de mobilité active.

Sensibiliser, impliquer, upgrader

Un travail de fond similaire a abouti à une première nationale: pour la zone d’activités Aessen, un «Plan Mobilité Entreprise» est requis pour l’autorisation de bâtir, délivrée en accord avec le Masterplan Mobilitéit 2030 de Sanem. En 2019, accompagnée par Schroeder & Associés, la commune avait déjà été la première du pays à suivre la voie d’un plan de mobilité urbaine durable sur la structure d’un modèle européen. On est allé plus loin en intégrant un concept de mobilité «zones d’activités» et, dans la partie réglementaire encadrant l’extension de la ZAE Aessen, un plan de mobilité pour chaque activité souhaitant s’y implanter.

L’objectif est d’impliquer les entreprises et de les sensibiliser. La zone d’activités s’en trouve «upgradée», plus durable, avec des entreprises responsables et gagnantes, notamment sur le foncier (réduction de la clé des emplacements de stationnement vis-à-vis du PAG, densification, mutualisation des espaces). Ainsi, le «Plan Mobilité Entreprise», ni option, ni frein, inclut dans un processus participatif l’analyse des flux et des besoins de chacun, définit des mesures adaptées, une stratégie de communication et un monitoring: les entreprises bénéficient de la réduction de leur impact sur l’environnement et d’une meilleure image, avec la satisfaction des employés en plus.

Les projets de ce type ne manquent pas. Ainsi, l’extension sur la commune de Schengen de la ZAE régionale du Triangle Vert pilotée par le syndicat intercommunal SIAER, concerne directement Mondorf (la zone existante est sur son territoire) et donc, notamment, son plan de mobilité. «Nous privilégions une approche globale de cette zone, avec toutes ses interactions. Cela passe par une réflexion de fond menée avec les autorités, les entreprises, les riverains…»

Et là encore, le but est d’agir en faveur de la mobilité active, de l’apaisement du trafic, de la multimodalité, de la décarbonation, au profit du développement durable du territoire et du vivre-ensemble, en partant de l’existant pour s’adapter aux besoins d’aujourd’hui et de demain.

Plus d’infos sur les domaines de compétences et projets stratégiques sur