David McKean a été ambassadeur des États-Unis au Luxembourg de 2016 à 2017. (Photo: Mike Zenari / Archives Maison Moderne)

David McKean a été ambassadeur des États-Unis au Luxembourg de 2016 à 2017. (Photo: Mike Zenari / Archives Maison Moderne)

Pour l’ancien ambassadeur des États-Unis au Luxembourg, David McKean, il n’y a jamais eu de course présidentielle plus âprement disputée de son vivant ni d’enjeu plus important.

Lorsque Joe Biden a accepté l’investiture du parti démocrate, il a promis de restaurer «l’âme de l’Amérique». Un sentiment que David McKean a partagé lors d’une récente interview avec Delano.

S’exprimant depuis son domicile à Washington, D.C., McKean a déclaré qu’au cours de ses 15 années de travail au Sénat et de ses 25 années au gouvernement, il a constaté de nombreux désaccords sur des sujets qui divisaient l’opinion. «Mais je n’ai jamais vu le pays aussi sérieusement divisé qu’aujourd’hui. Et je n’ai jamais vu un président qui n’a pas su exercer son leadership comme Donald Trump… il a simplement montré qu’il n’était pas à la hauteur».

De 2016 à 2017, David McKean a été ambassadeur au Grand-Duché et y a vécu avec sa femme, Kathleen. C’est un lieu qu’il déclare toujours «cher à leurs cœurs», bien que leur séjour fut «très court». En tant que partisan de la candidate démocrate à l’élection présidentielle de 2016, Hillary Clinton, il admet avoir été «stupéfait» par les résultats de ces élections. Mais il pense que la donne pourrait changer.

«Je pense que la différence cette année est que Biden est vraiment concentré sur beaucoup de ces États du champ de bataille que Clinton a perdu par de très faibles marges la dernière fois, et Biden est en tête dans la plupart de ces États», a déclaré McKean. «En fait, il a élargi la carte, et un certain nombre des États dits ‘rouges’ que Trump a gagnés assez facilement sont contestés cette année.»

Un message des électeurs

Au moment où l’on écrivait ces lignes, la participation électorale avait dépassé les 14 millions de personnes, et on s’attend à ce que la participation globale aux élections dépasse à terme les quelque 130 millions d’électeurs qui ont voté lors de l’élection présidentielle de 2016. David McKean a qualifié le modèle de vote anticipé de «développement très positif», ajoutant: «Il permet aux personnes qui ne peuvent pas s’absenter de leur travail ou d’autres activités le jour même du scrutin d’avoir la possibilité de voter». Il espère que ce modèle continuera à être adopté par d’autres États.

L’ancien secrétaire à la défense de Donald Trump, James Mattis, avait critiqué le président américain pour avoir divisé une nation — une déclaration que rejoint Monsieur McKean. Entre Trump et Biden, il y a «deux visions très différentes de ce que notre pays devrait être», déclare-il.

«Je pense que le vice-président Biden reconnaît que nous sommes beaucoup plus forts, que nous avons une bien plus grande capacité à réussir sur le plan économique, plus de succès en politique étrangère, si nous sommes unis. Ce sera une chose pour laquelle il va travailler très dur s’il est élu, et c’est désespérément nécessaire parce que ce qui est arrivé à ce pays au cours des quatre dernières années est vraiment inimaginable.»

McKean n’a pas voulu faire de pronostic sur l’issue de la course à l’élection de 2020, mais il a un souhait.

«J’espère juste que tous ceux qui sont en mesure de voter vont sortir et voter. Je pense que cela enverrait un message très important au reste du monde si Biden gagne de manière convaincante. Je pense réellement que c’est une possibilité.»