Le Conseil de la concurrence est habilité à examiner les plaintes visant des sociétés situées au Luxembourg, mais peut aussi offrir son conseil aux commerçants confrontés à des difficultés avec d’autres sociétés. (Photo: Jessica Theis/Maison Moderne /Archives)

Le Conseil de la concurrence est habilité à examiner les plaintes visant des sociétés situées au Luxembourg, mais peut aussi offrir son conseil aux commerçants confrontés à des difficultés avec d’autres sociétés. (Photo: Jessica Theis/Maison Moderne /Archives)

L’autorité luxembourgeoise en appelle aux témoignages, voire aux réclamations de commerçants ayant eu maille à partir avec des plates-formes de vente en ligne siégeant au Luxembourg.

Le Conseil de la concurrence sollicite les «commerçants luxembourgeois actifs dans les ventes de détail en ligne» afin d’évaluer la situation dans un secteur en tension, et ce dans le contexte d’une enquête lancée après la réception de deux plaintes. «Ces plaintes visent une entreprise internationale dont le siège européen est établi à Luxembourg et qui offre accès à ses sites internet ainsi que divers services de plate-forme à des commerçants tiers», précise le .

Le Conseil de la concurrence cherche donc à savoir si d’autres commerçants ont rencontré des difficultés dans leurs relations avec un géant de la vente en ligne – c’est évidemment Amazon qui vient à l’esprit, mais peut-être aussi Ebay ou d’autres sociétés présentes au Luxembourg. Ces commerçants peuvent directement s’adresser à Jean-Claude Weidert (tél.: 247-88408; courriel: [email protected]).

Des sanctions à venir avec la directive P2B

L’enquête du Conseil de la concurrence intervient alors que les plates-formes de vente en ligne sont confrontées à un vent de contestation à travers l’Europe principalement. Outre les démarches au niveau national comme européen visant à taxer le chiffre d’affaires des Gafam dans les pays où se déroulent leurs activités, plusieurs plaintes émanent des commerçants locaux, excédés par le comportement des géants de la vente en ligne.

Déréférencement brutal des produits, interlocuteur inexistant, fermeture intempestive du compte fournisseur, voire concurrence déloyale de produits identiques vendus par la plate-forme elle-même, autant de griefs partagés par des commerçants.

En France, l’espace en ligne dédié a reçu une centaine de plaintes en moins d’un mois fin 2018, et la charte élaborée par le secrétariat d’État au Numérique a réuni de grands acteurs de l’e-commerce français – Boulanger, Cdiscount, Conforama, Ebay, Fnac-Darty, La Redoute, Leboncoin, ManoMano et Rakuten – ainsi que deux organisations professionnelles d’entreprises. Mais ni Amazon ni Alibaba, les poids lourds du secteur qui avaient pourtant participé aux discussions, n’ont finalement paraphé le texte, qui perd dès lors beaucoup de sa valeur.

Le ciel s’assombrit tout de même pour les géants de la vente en ligne puisque la Commission européenne travaille sur la directive P2B (Platform to Business), qui sanctionnera les pratiques déloyales et exigera une plus grande transparence de la part des plates-formes.