Amandine Maroteaux: «Je travaille jour après jour pour proposer des modèles féminins à mes collaboratrices et à toutes les femmes qui ont de grandes ambitions.» (Photo: Maison Moderne)

Amandine Maroteaux: «Je travaille jour après jour pour proposer des modèles féminins à mes collaboratrices et à toutes les femmes qui ont de grandes ambitions.» (Photo: Maison Moderne)

Amandine Maroteaux incarne l’esprit entrepreneurial et créatif dans le domaine de l’architecture d’intérieur. Dans le cadre du dossier «Female Founders» de Paperjam, elle revient sur son parcours et son expérience en tant que fondatrice.

Fondatrice de l’entreprise Atelier Compostelle Intérieur design, en 2014, s’est imposée dans le secteur en tant que figure emblématique. Avec une équipe de six collaborateurs, elle occupe le poste de Présidente et Directrice de création. 

Pourquoi avoir décidé de vous lancer et de fonder votre entreprise?

Amandine Maroteaux. – «Pendant ma courte carrière d’avocate, j’ai mesuré l’impact des lieux dans lesquels nous travaillons sur l’état d’esprit dans lequel nous pouvons évoluer au sein des organisations professionnelles. Le management, la philosophie de travail, les relations sociales… les lieux influencent nos comportements. J’ai décidé de devenir architecte d’intérieur pour contribuer à changer le monde en transformant les lieux dans lesquels nous vivons.

Quelles sont les qualités nécessaires pour fonder une entreprise?

«Pour fonder une entreprise dans un secteur perçu – à tort, je pense – comme d’abord créatif, je crois que le leadership, la capacité d’apprentissage, l’audace, l’aptitude à comprendre un marché et la capacité à décider sont essentielles. Ensuite, passé le lancement, pour développer une agence d’architecture d’intérieur et pérenniser une organisation, les qualités initiales doivent être complétées par de fortes capacités de persévérance, d’écoute et de réelle bienveillance. Nous devons être visionnaires. Il faut aussi savoir s’entourer d’un réseau de personnalités de qualité qui nous entraînent dans leur sillage.

Est-ce que le fait d’être une femme a impacté ou impacte encore votre expérience en tant que fondatrice?

«Je vous réponds en tant que Présidente de l’Atelier Compostelle mais aussi en tant que Présidente du club d’influence Féminin Pluriel Paris. Ma conviction est que nous avons tous besoin de modèles à suivre. De tout temps, une carrière a été impactée par plusieurs facteurs: la capacité de travail, l’intelligence sociale, l’efficacité business, le savoir-faire et le faire savoir. J’ai appris à briser les plafonds de verre grâce à des hommes qui me conseillent, croient en moi, m’ouvrent des portes, et m’apprennent à être prête au bon endroit au bon moment. Aujourd’hui, l’Atelier Compostelle est une équipe 100% féminine. Je travaille jour après jour pour proposer des modèles féminins à mes collaboratrices et à toutes les femmes qui ont de grandes ambitions.

Pouvez-vous citer un événement ou une date marquante pour votre entreprise?

«Quelques mois après l’obtention de mon diplôme de décoratrice d’intérieur, une banque privée suisse m’a confié la rénovation de son immeuble de bureaux et son nouveau siège social. J’avais eu 48 heures pour préparer un pitch sans expérience, sans avoir les "codes du métier"… et avec un bébé d’un mois. J’y suis allée à fond. J’ai demandé de l’aide à un ami ingénieur, lu tout ce que je trouvais sur la banque et l’aménagement de bureaux… il faut toujours essayer, travailler dur, croire en soi, bien s’entourer, parfois des miracles se produisent.

Quelle est votre devise ou quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné?

«Une devise qui m’accompagne est "Faisons de notre mieux". Nous devons toujours donner le meilleur de nous-mêmes, faire le mieux possible au moment donné, avec exigence et humilité. Qu’est-ce que vous avez découvert sur le monde du business (ou autre) en devenant fondatrice? «Rien n’est acquis, les temps actuels nous le montrent. Mais chaque crise majeure est une opportunité de se réinventer. Par exemple, nous développons la curation d’expositions d’art contemporain, dessinons des luminaires, créons des collections de peintures… des opportunités que l’on doit savoir créer et saisir.

Avez-vous une autre activité en parallèle de votre entreprise? 

«Il faut savoir donner pour recevoir, donc mon temps libre est souvent associatif: j’ai été récemment nommée présidente du club d’influence Féminin Pluriel Paris, je coache de jeunes entrepreneurs sélectionnés par "Live 4 good", l’association du VP de Microsoft Jean-Philippe Courtois. Très admirative des exploits sportifs, je suis devenue sponsor du projet Vendée Globe du skipper Sébastien Marsset. Enfin, je visite des expositions et Art Fairs pour aiguiser mon regard et continuer à développer avec passion une collection d’art contemporain.

Quels sont vos projets et vos ambitions pour l’avenir?

«Mes ambitions sont multiples et collectives pour l’Atelier Compostelle: imaginer des lieux d’hospitalité, créer une collection signature "Maison Compostelle" (mobilier, luminaires, textiles…), rénover des lieux historiques, réussir mes premières curations d’expositions d’art contemporain… En fin de compte, nos ambitions se résument à mon ambition de départ: changer le monde en créant des intérieurs qui permettent à ceux qui y vivent et y travaillent de devenir la meilleure version d’eux-mêmes.»