Les pratiques de Google en Allemagne mettent-elles en danger la concurrence? Après Facebook et Amazon, le gendarme allemand de la concurrence a posé la même question à Google, ce mardi matin, en ouvrant une triple procédure, en Allemagne, en Irlande, où Google a son siège européen, et aux États-Unis, où est domiciliée sa maison mère.
Sans attendre l’Union européenne et son «Digital Markets Act», l’Allemagne avait adopté, en janvier, une série de mesures assez vagues pour pouvoir répondre à tous les scénarios, et assez précises pour entamer des poursuites contre les géants des technologies.
Les deux actions européennes portent, d’un côté, sur les pratiques de Google en matière de services et d’attitude face à la concurrence, et, de l’autre, sur l’attitude du géant dans le contrôle de la protection des données des utilisateurs allemands.
«Un écosystème qui s’étend sur divers marchés peut indiquer qu’une entreprise occupe telle position sur le marché. Il est souvent très difficile pour d’autres entreprises de contester cette position de pouvoir. En raison du grand nombre de services numériques proposés par Google, tels que le moteur de recherche Google, Youtube, Google Maps, le système d’exploitation Android ou le navigateur Chrome, l’entreprise pourrait être considérée comme étant d’une importance capitale pour la concurrence sur les marchés», a expliqué .
«Le modèle économique de Google repose dans une très large mesure sur le traitement des données relatives à ses utilisateurs. En raison de son accès établi aux données pertinentes pour la concurrence, Google bénéficie d’un avantage stratégique. Nous examinerons donc de près les modalités de traitement des données de l’entreprise. Une question-clé dans ce contexte est de savoir si les consommateurs souhaitant utiliser les services de Google ont un choix suffisant quant à la manière dont Google utilisera leurs données», a-t-il aussi dit, à propos du second volet.
La nouvelle législation allemande permettra d’interdire que des applications soient préinstallées si de nouveaux entrants n’ont pas accès aux mêmes conditions d’entrée, d’interdire l’autoréférencement de la plateforme qui sert de base au fonctionnement du service, ou encore de limiter la portabilité d’une application de messagerie instantanée sur une autre.