Alex Reding est galeriste et directeur de Luxembourg Art Week. (Photo: Jan Hanrion/Maison Moderne)

Alex Reding est galeriste et directeur de Luxembourg Art Week. (Photo: Jan Hanrion/Maison Moderne)

Juste avant l’ouverture de Luxembourg Art Week ce vendredi, Paperjam a rencontré le galeriste Alex Reding, son directeur et initiateur pour faire le point sur cette cinquième édition.

Quelle est l’évolution de Luxembourg Art Week pour cette cinquième édition?

. – «Cette cinquième édition est pour nous l’occasion de faire un travail supplémentaire auprès de nos réseaux internationaux, dans les pays voisins, et d’être plus offensif pour attirer plus de galeries et de collectionneurs internationaux, c’est-à-dire de Bruxelles, de la Rhénanie, de Strasbourg, de Cologne… Pour cela, nous avons structuré depuis le printemps un programme VIP qui a été envoyé dès le mois de juillet à de nombreux collectionneurs internationaux, qui se sont inscrits et ont réagi positivement à notre proposition.

Ce sont des personnes qui vivent à deux-trois heures de Luxembourg, qui voyagent beaucoup et qui ont envie de découvrir notre ville et notre offre culturelle. C’est pour cela que, dans notre programme, nous avons proposé les visites des différents musées, mais aussi d’endroits comme le Freeport ou des collections d’entreprises comme celle de la BEI ou d’Arendt.

C’est aussi une des raisons pour lesquelles nous avons collaboré avec Luxembourg for Tourism et Luxair afin de développer des packages proposant des week-ends culturels à Luxembourg au moment de Luxembourg Art Week.

Ces galeries n’ont pas encore d’idée de ce qu’est le marché luxembourgeois.
Alex Reding

Alex RedingGalerie Nosbaum Reding

Et comment avez-vous procédé pour attirer plus de galeries internationales?

«Nous avons fait des conférences en mars et avril à Paris et Düsseldorf, où nous avons invité des galeries à participer à notre foire et à venir découvrir notre projet. Ces galeries n’ont pas encore d’idée de ce qu’est le marché luxembourgeois, mais Luxembourg fait rêver les galeristes. Ils connaissent nos institutions culturelles, comme le Casino et le Mudam, et certains artistes luxembourgeois qui évoluent sur la scène internationale. Et puis, le pays fait rêver aussi parce que c’est un petit pays, mais avec un PIB très élevé, et les galeristes ont par conséquent envie de découvrir ce qui s’y passe.

C’est pour ces galeries étrangères qui viennent pour la première fois au Luxembourg que vous avez créé une nouvelle section dans la foire, qui s’appelle «First Call». Pouvez-vous nous en dire plus?

«‘First Call’ a été créée pour offrir à certaines galeries nouvelles une possibilité de venir à des prix plus abordables, pour les stimuler à parier sur Luxembourg. Toutefois, tous les nouveaux venants ne sont pas à ‘First Call’. Il fallait, pour faire partie de cette section, venir avec un projet spécifique. C’est comme cela, par exemple, que la galerie d’Eva Meyer vient avec un solo show de Man Ray. On a volontairement créé une petite section de sept stands qui sont aussi là pour attirer le regard.

Luxembourg Art Week s’étend cette année et investit un nouveau lieu: la halle sportive du Lycée de Garçons. Pourquoi?

«Nous avons augmenté le nombre d’exposants de 48 à 65, c’est donc une belle progression, et nous avions par conséquent besoin de plus de place pour accueillir nos différentes sections: ‘Take Off’, qui est plus grande que les années précédentes, puisqu’il y a maintenant 21 galeries, ‘Main Section’ et ‘First Call’.

Les lycéens peuvent découvrir ce qu’est une foire d’art contemporain et visiter Luxembourg Art Week.
Alex Reding

Alex RedingGalerie Nosbaum Reding

La halle sportive du Lycée de Garçons était en fait aussi une des trois anciennes halles des Foires internationales de Luxembourg des années 1950-60, avant que Luxexpo The Box ne soit construit, tout comme l’est la Halle Victor Hugo. Pour ce faire, nous avons conclu un partenariat avec le Lycée de Garçons et, en échange de l’occupation de leur halle sportive, les lycéens peuvent découvrir ce qu’est une foire d’art contemporain et visiter Luxembourg Art Week.

Une nouvelle scénographie est aussi proposée. Elle est créée par l’architecte Sara Noël Costa de Araujo. Pourquoi cette initiative?

«La foire manquait d’une identité visuelle forte sur le site lui-même. Pour le graphisme, nous avons désormais une belle présence, que ce soit dans l’espace urbain ou dans l’espace médiatique. Mais à l’intérieur de la foire, il nous manquait une scénographie. C’est ce sur quoi nous avons travaillé avec Sara Noël Costa de Araujo. C’est important pour la foire, car on ajoute à l’esthétique et à l’identité de note événement.

Avez-vous une idée du volume d’affaires qui est réalisé pendant la foire?

«Non, aucune. Les galeries traitent leurs chiffres avec discrétion. Il est d’ailleurs très difficile de déterminer ce chiffre, car il y a aussi des ventes qui se font après Luxembourg Art Week, avec des collectionneurs qui repassent par la suite dans la galerie parce qu’ils avaient repéré une œuvre sur le stand de la foire, mais qu’ils ne s’étaient pas décidés à ce moment-là. Les retombées pour les galeries peuvent se faire encore plusieurs semaines après la foire. Ainsi, leur présence à Luxembourg Art Week peut avoir un effet positif dans la durée.»

Luxembourg Art Week, du 8 au 10 novembre, vernissage le 8 novembre à partir de 18h,