Le docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien, Albert Moukheiber met en garde contre la tendance à sursimplifier et surestimer nos capacités de compréhension.  (Photo: Chambre de commerce)

Le docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien, Albert Moukheiber met en garde contre la tendance à sursimplifier et surestimer nos capacités de compréhension.  (Photo: Chambre de commerce)

Dans le cadre de l’année européenne des compétences, la Chambre de commerce a invité le docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien Albert Moukheiber pour une conférence sur les apprentissages face aux défis de l’intelligence artificielle. Il en ressort que le temps demeure le meilleur allié d’une formation efficace.

«Moins on connaît un sujet, moins on est capable de mesurer à quel point on ne le maîtrise pas», souligne le docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien Albert Moukheiber dans , paru il y a plus de quatre ans. L’auteur critique la tendance actuelle à sursimplifier et surestimer nos capacités de compréhension.

Les sujets complexes tels que le cerveau, la physique quantique ou plus récemment l’intelligence artificielle sont souvent présentés de manière simplifiée. L’association , dont il est co-fondateur, lutte contre l’illusion de la connaissance et met en garde contre l’effet Dunning Kruger, selon lequel une personne pense être compétente sur un sujet alors qu’elle n’a aucune qualification. La mise en évidence de ce phénomène date de la fin des années 1990, quand un braqueur de banque avait été arrêté en flagrant délit: il pensait s’être rendu invisible après s’être enduit de jus de citron, celui-ci étant alors qualifié d’encre invisible…

Alors que la pénurie de main-d’œuvre est devenue une réalité au Luxembourg, les compétences digitales sont, elles, de plus en plus recherchées pour soutenir la transition numérique et environnementale. Dans ce contexte, la Chambre de commerce rappelle l’importance de la formation dans le secteur de l’intelligence artificielle.

Former oui, mais former intelligemment

Conscient des enjeux, le directeur général de la Chambre de commerce, Carlo Thelen, a déclaré: «Tout en amenant de nouveaux talents à s’implanter au Luxembourg, il est aussi essentiel de bien former les personnes qui sont déjà en poste, pour les aider à monter en compétences ou à se reconvertir».

Cependant, il ne s’agit pas de former pour former, avertit Albert Moukheiber. Pour ce dernier, il s’agit en premier lieu de former rapidement et efficacement pour répondre aux besoins urgents en mains-d’œuvre. Mais aussi former du personnel qui possède les compétences requises aux nouveaux postes demandés, même si cela demande du temps. C’est le prix à payer pour comprendre toute la complexité de l’IA et exploiter pleinement son potentiel.

Une assimilation rapide des spécificités de l’IA permettra aux organisations de se démarquer, d’améliorer leur compétitivité et leur attractivité et ainsi attirer de nouveaux talents.