Luxembourg Air Rescue a fait l’acquisition de  son premier epishuttle, d’une valeur de 125.000 euros, grâce à un appel aux dons qui a réuni 160.000 euros. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Luxembourg Air Rescue a fait l’acquisition de  son premier epishuttle, d’une valeur de 125.000 euros, grâce à un appel aux dons qui a réuni 160.000 euros. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Luxembourg Air Rescue a présenté son nouvel équipement: l’epishuttle. Un lit d’isolement à 125.000 euros pour transporter en hélicoptère ou en ambulance les patients atteints du Covid-19 ou d’autres maladies infectieuses sans mettre en danger le personnel soignant.

La solidarité a porté ses fruits. Après un appel aux dons, Luxembourg Air Rescue (LAR) a réussi à récolter 160.000 euros. De quoi financer son tout nouvel équipement pour transporter les personnes hautement infectieuses.

L’epishuttle est une sorte de brancard-bulle dans lequel est allongé le malade transporté en hélicoptère ou en ambulance et qui protège totalement le personnel soignant aux alentours, qui peut prodiguer les soins grâce à des trappes. Un système permet également de relier le patient à un ventilateur de soins intensifs. Le brancard peut porter 150 kilos et est produit par la société norvégienne Epiguard.

L’équipement servira bien sûr aux personnes atteintes du Covid-19, mais pas que. «On pourra transporter des patients infectés par le virus Ebola, le SRAS, le MERS, la rougeole…», détaille Patrick Adamczuk, responsable du service médical de LAR. En termes d’efficacité, il le considère comme la «Rolls-Royce du marché».

Chambre d’isolement portable pour les avions

Au chaud dans le garage depuis deux semaines, l’epishuttle n’a pas encore été utilisé. Ça ne saurait tarder. «Presque toute l’équipe (35 médecins et 25 infirmiers) a été formée à son utilisation, qui est assez intuitive.» Tout est prêt s’il faut transporter un patient infectieux dès demain en ambulance. Pour l’hélicoptère, le LAR attend encore une certification de la Direction de l’aviation civile.

Avec ses deux mètres de longueur pour 64cm de largeur et 69,5cm de hauteur, l’epishuttle ne rentre pas en avion. Pour pallier le problème, LAR a donc acheté deux chambres d’isolement portables. Le principe est le même, mais en plus souple. Ces dernières, à 7.000 euros chacune, ont été financées par la Fondation de Luxembourg et sont produites par l’entreprise autrichienne Air Ambulance Technology.

250.000 euros pour deux epishuttles

«Des situations spéciales, comme celle vécue durant la période du coronavirus, nécessitent une action spéciale», a déclaré , président de LAR. Car le Covid-19 leur a donné beaucoup de travail. Rien qu’en hélicoptère, l’équipe a rapatrié plus de 40 personnes en soins intensifs. Majoritairement depuis Mulhouse, Colmar, mais aussi quelques patients d’Allemagne ou de Bretagne. Sans compter les interventions en temps réel en ambulance au Luxembourg.

L’epishuttle leur permettra d’économiser quatre heures à chaque fois, puisqu’ils n’auront plus besoin de désinfecter l’hélicoptère ou l’ambulance entre chaque vol, mais juste l’appareil. C’est pourquoi le LAR souhaite en acquérir un second.

L’asbl de 150 collaborateurs afin de récolter les 90.000 euros manquants, sachant qu’un appareil et son homologation coûtent 125.000 euros. Si elle ne les rassemble pas rapidement, elle devra y mettre de sa poche. «Cet investissement est primordial», même s’il n’était «pas inclus dans notre budget annuel», appuie Luxembourg Air Rescue, en espérant que la solidarité ne s’essouffle pas.