Luxembourg Air Rescue a fêté ses 30 ans l’an dernier. (Photo: Paperjam)

Luxembourg Air Rescue a fêté ses 30 ans l’an dernier. (Photo: Paperjam)

Créée en 1988 par René Closter, Luxembourg Air Rescue a fait du chemin en plus de 30 ans. Aujourd’hui, le groupe LAR compte 185 employés, 6 hélicoptères et 6 jets médicalisés qui interviennent dans le monde entier. Le tout depuis des locaux ultramodernes au Findel.

Les équipes de Luxembourg Air Rescue (LAR) ne profitent guère des vacances scolaires. A fortiori durant les mois d’été. Cette période est généralement celle où le nombre de demandes de sauvetages augmente significativement.

Les 6 jets qui opèrent des sauvetages longue distance à l’étranger ont été en l’air non-stop durant l’été et les  hélicoptères avaient jusqu’à 10 interventions chacun par jour. 

«Cela correspond à la haute saison qui va de juin à septembre. C’est une des périodes durant lesquelles les gens vont le plus en vacances et sont donc susceptibles d’avoir le plus d’accidents à l’étranger», précise Antje Voss, head of marketing & PR chez Luxembourg Air Rescue. 

Il faut compter en moyenne 7 heures pour un rapatriement à l’étranger et 85% des interventions se font pour des blessés graves qui nécessitent une intubation. 10% des interventions héliportées concernent des missions vitales. Durant l’été, ce sont essentiellement des interventions autour de la Méditerranée donc plutôt en Espagne, en Grèce, en Turquie, au Portugal ou en Italie.

Si vous pouvez le rêver, alors vous pouvez le réaliser.
René Closter

René ClosterprésidentLuxembourg Air Rescue

Une évolution incroyable pour l’asbl qui a débuté (très) petit. L’histoire a commencé en 1988.

À cette époque,  est pompier, il intervient sur un accident de la route où un enfant de 8 ans risque de perdre son pied. L’ambulance qui emmène la victime à l’hôpital se retrouve alors bloquée dans les bouchons, ne laissant aucune chance au pied de la victime, qui survit toutefois à l’accident. Une histoire qui marque René Closter.

Une petite caravane sur le terre-plein de l’aéroport: c’était le premier bureau de René Closter. (Photo: Luxembourg Air Rescue)

Une petite caravane sur le terre-plein de l’aéroport: c’était le premier bureau de René Closter. (Photo: Luxembourg Air Rescue)

Pour qu’une telle situation ne se reproduise plus, il envisage un pari un peu fou: se lancer dans le sauvetage aérien. Il hypothèque alors sa maison pour louer un hélicoptère et installe son premier bureau sur le tarmac de l’aéroport, dans une petite caravane.

31 ans plus tard, l’asbl a sauvé des centaines de vies grâce à la détermination d’un président visionnaire qui est toujours aux commandes. Inspirant ainsi ses collaborateurs qui répètent régulièrement son mantra: «Si vous pouvez le rêver, alors vous pouvez le réaliser.»

Des missions tous azimuts

Depuis sa création, les services proposés par LAR ont terriblement évolué. Les six hélicoptères sont particulièrement sollicités. Entre les trajets dédiés aux hôpitaux luxembourgeois, ceux pour les interventions en cas d’accident (ils atteignent n’importe quel endroit du pays en moins de dix minutes), les interventions en Allemagne (LAR répond aussi aux urgences pour le 112 de Trèves), les missions humanitaires (actuellement en Sardaigne), la maintenance et l’hélicoptère de la police (piloté par les équipes de Luxembourg Air Rescue), les vols s’enchaînent et ne se ressemblent pas. 

Ce sont d’anciens jets privés qui ont été transformés en avions de secours. (Photo: Paperjam)

Ce sont d’anciens jets privés qui ont été transformés en avions de secours. (Photo: Paperjam)

Sans compter que le groupe LAR est transporteur officiel d’organes pour les hôpitaux de toute la France, à l’exception de Paris. Ce qui signifie plus de 800 missions par an.

«On aide à sauver environ deux vies par jour en France. Et cela continue puisque nous venons de gagner le dernier appel d’offres qui reconduit le contrat pour 7 ans», explique fièrement Antje Voss.

La technologie au service des secours

Les installations de LAR au Findel accueillent également un centre de maintenance homologué pour hélicoptères et jets et plusieurs salles de formation dernier cri. Les policiers, médecins secouristes et militaires locaux et des pays voisins viennent régulièrement s’y former en conditions réelles (y compris neige et pluie artificielles).

«Dans notre centre de simulation, on dispose d’un mannequin capable de crier, pleurer, saigner, il réagit aux médicaments... Il est placé dans une salle où on peut s’immerger totalement dans une situation de guerre ou sur un accident de voiture grâce à l’écran qui simule toutes les situations d’urgence», détaille Antje Voss.

Des formations grandeur nature sont données grâce à du matériel de pointe. Notamment ce mannequin qui peut crier ou saigner sur commande. (Photo: Paperjam)

Des formations grandeur nature sont données grâce à du matériel de pointe. Notamment ce mannequin qui peut crier ou saigner sur commande. (Photo: Paperjam)

Préparé au pire

Dans les installations moins connues de LAR, on notera également le centre médical qui ferait office d’hôpital d’urgence en cas d’attaque terroriste ou de crash d’avion à Luxembourg. 

En cas de catastrophe, l’un des hangars de LAR peut se transformer en un hôpital très rapidement. Cet espace dispose d’une centaine de lits qui pourraient accueillir en urgence des grands blessés. Dans le même ordre d’idée, une salle de crise équipée de téléphones et d’appareils disposant d’une connexion sécurisée est également disponible.

Le centre d’alerte, ouvert 24h/24 et 7j/7 au Findel, reçoit les appels des membres de LAR en cas d'urgence médicale à l’étranger, mais aussi les demandes émanant des assurances partenaires pour secourir leurs clients.

«Il y a un écran ouvert en permanence sur une chaîne d’information en continu afin de nous préparer directement en cas de catastrophe internationale. Nous attendons l'ordre du mission du gouvernement pour intervenir, mais cela nous permet de nous préparer en amont», explique Antje Voss.

Des cotisations essentielles

Avec une subvention de l’État relativement faible (735.000 euros), le groupe LAR a tout de même réussi à dégager 38 millions de recettes en 2018.

Les cotisations des membres (65 euros/an pour une personne, 115 euros pour une famille) représentent 8,4 millions, elles sont essentielles pour maintenir le sauvetage aérien au Luxembourg. Les rentrées dues aux sauvetages en hélicoptère (pour les compagnies d’assurances qui payent LAR) rapportent 9,5 millions, ceux en jet 16,3 millions et enfin, les dons octroyés à la fondation représentent 642.000 euros pour 2018.

«Nous avons 183.000 membres qui nous permettent de maintenir l’activité et garantir le sauvetage aérien au Luxembourg. Tous les dons pour la fondation sont systématiquement investis dans du matériel. D’ailleurs, nous disposons de chaque instrument en double afin de parer à toute urgence», précise Antje Voss, qui rappelle les coûts d’un secourisme à l’étranger.

«Pour un rapatriement depuis les îles Canaries, on est aux alentours de 30.000 euros. Pour Los Angeles, on atteint les 100.000 euros et pour l’Asie, on arrive facilement à 120.000 euros.»

Pour son professionnalisme et ses compétences en matière de rapatriement des membres et patients dans des jets ambulances, LAR a reçu le prix à rayonnement international «Best Air Ambulance Provider in the world».