Pierre Gramegna: «Le Luxembourg croit dans l’approche multilatérale en tant que facteur de développement; nous apprécions l’orientation environnementale de l’AIIB.» (Photo: SIP)

Pierre Gramegna: «Le Luxembourg croit dans l’approche multilatérale en tant que facteur de développement; nous apprécions l’orientation environnementale de l’AIIB.» (Photo: SIP)

Lors de la première journée de l’assemblée de la Banque asiatique de développement, à Luxembourg, le président de la banque, Jin Liqun, s’est félicité du soutien du Grand-Duché. Il a aussi annoncé son intention de lister certains produits à partir de la Bourse de Luxembourg.

La quatrième assemblée générale de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB) a attiré plus d’un millier de personnes ce vendredi à l’European Convention Center de Luxembourg.

L’institution récente – elle a été inaugurée en janvier 2016 – attise la curiosité des responsables européens par rapport à ses objectifs: créer des ponts entre l’Asie et l’Europe et développer les infrastructures nécessaires dans les pays moins développés. Avec comme fil conducteur l’assurance que les projets développés soient en lien avec la lutte contre le réchauffement climatique.

«Nous sommes nés au lendemain de l’accord de Paris sur le climat de décembre 2015, il ne pouvait donc pas en être autrement», convient le président de l’institution, le Chinois Jin Liqun, lors de son discours inaugural.

Après trois ans et demi de travail, il était temps de venir en Europe montrer à nos partenaires européens ce que nous avons accompli.

Jin Liqunprésident de l’AIIB

Après la Chine, la Corée du Sud et l’Inde, c’est donc le Luxembourg qui a été choisi pour faire le point sur le développement de la banque. Et pour le président Liqun, il n’y a rien d’étonnant à voir là-dedans. «Après trois ans et demi de travail, il était temps de venir en Europe montrer à nos partenaires européens ce que nous avons accompli. Et si nous sommes au Luxembourg, c’est que ce pays a, le premier, eu le courage de nous rejoindre alors que nous n’en étions qu’au stade des négociations.»

Depuis, l’AIIB a bien grandi et compte 97 membres qui lui ont apporté 100 milliards de dollars de capitaux. Et ce samedi, trois nouveaux membres seront agréés pour franchir la barre des 100 partenaires.

Le ministre des Finances, , explique le choix du Luxembourg de soutenir l’AIIB en trois points: «Le Luxembourg croit dans l’approche multilatérale en tant que facteur de développement; nous apprécions l’orientation environnementale de l’AIIB et nous savons que, pour atteindre ses objectifs, elle aura besoin d’un soutien important des investisseurs privés. Le Luxembourg est la Place idéale pour attirer ces partenaires.»

Je vous assure de notre volonté de promouvoir l’économie verte. Si ce n’était pas le cas, nous ne serions pas une banque du 21e siècle.

Jin Liqunprésident de l’AIIB

En retour, l’AIIB, par la voix de son président, a annoncé ce vendredi son intention de passer par la Bourse de Luxembourg pour lister certains produits de dettes liés aux marchés européens (Euro Medium-Term Note Program). Il s’agit actuellement d’un cadre global pour lancer différentes tranches de dettes dans le futur. Un choix qui prouve la confiance dans les institutions financières grand-ducales.

Affichant clairement sa volonté d’investir dans une économie «CO2 free», la banque subit certaines critiques. Une manifestation d’ONG environnementales a été organisée ce matin devant l’entrée du centre de conférence, estimant que l’AIIB privilégiait encore trop de projets liés aux énergies fossiles.

«Je comprends les critiques, certains voudraient que nous allions plus vite», admet Jin Liqun. «Tout cela prend du temps, nous faisons de notre mieux. Mais je vous assure de notre volonté de promouvoir l’économie verte. Si ce n’était pas le cas, nous ne serions pas une banque du 21e siècle.»