Laurent Lucius, project manager de Go Digital au sein de la House of Entrepreneurship. (Photo: Maison Moderne)

Laurent Lucius, project manager de Go Digital au sein de la House of Entrepreneurship. (Photo: Maison Moderne)

Lancé officiellement en mars 2018, le programme Go Digital de la House of Entrepreneurship a pour but de montrer aux petites structures qu’elles peuvent bénéficier des nouveaux outils digitaux. Depuis le début de cette année, 1.650 entrepreneurs y ont déjà pris part.

La transformation digitale est l’affaire de tous, mais toutes les structures ne sont pas aussi bien armées pour y faire face. Ainsi, alors que les sociétés de grande taille, disposant de moyens humains et matériels importants, pourront rapidement déployer les outils digitaux qui soutiendront leur croissance future, les PME, elles, devront batailler pour trouver les budgets nécessaires et, surtout, faire les bons choix. C’est pour les aider que la House of Entrepreneurship a lancé, en mars 2018, le programme Go Digital.

«Le but premier n’était pas de directement digitaliser les petites et moyennes entreprises, mais bien de montrer aux structures de taille réduite que les outils digitaux pouvaient les aider à gagner de nouveaux clients, à être plus visibles, à réduire leur charge administrative et, au final, à être plus rentables, explique Laurent Lucius, project manager de Go Digital pour la House of Entrepreneurship. Le programme visait d’abord les commerces de détail et l’Horeca, car on constatait un vrai décalage entre les pratiques du consommateur et la manière de procéder dans ces secteurs. Aujourd’hui, il est ouvert aux entrepreneurs de tous les domaines, qu’ils soient déjà installés ou en train de créer leur société.»

Trois niveaux de formation au digital

Concrètement, le programme Go Digital propose une série de workshops aux entrepreneurs intéressés. Ceux-ci, entièrement gratuits, comptent trois niveaux distincts. «Dans un premier temps, nous organisons des workshops pragmatiques qui présentent les outils qui peuvent être utiles aux entrepreneurs, notamment en matière de visibilité, d’acquisition de nouveaux clients, etc., détaille Laurent Lucius. Ensuite, nous apprenons aux participants à maîtriser ces outils. C’était un axe particulièrement important pour nous: cela n’a aucun sens de dire aux gens qu’ils peuvent utiliser certains outils si on ne leur dit pas comment les utiliser.»

Dans un troisième temps, les outils digitaux adaptés aux besoins de l’entreprise sont implémentés au sein de la structure, en collaboration avec le programme Fit4Digital de Luxinnovation et avec un soutien financier de la part du ministère de l’Économie. Il faut noter que cette dernière étape n’est accessible qu’aux entrepreneurs établis et pas aux créateurs d’entreprise.

Nous réévaluons tous les trois mois les thématiques qui sont abordées lors de ces workshops.
Laurent Lucius

Laurent Lucius project manager de Go DigitalHouse of Entrepreneurship

La formule semble rencontrer le succès. Après une année 2018 incomplète (puisque débutée fin mars), qui avait vu 47 workshops organisés pour un total de 904 participants, 2019 a commencé sur les chapeaux de roue avec déjà 1.650 participants et un objectif total de 150 workshops organisés. «Nous réévaluons tous les trois mois les thématiques qui sont abordées lors de ces workshops, poursuit Laurent Lucius.

Pour l’instant, les tendances sont surtout le digital marketing ou la digitalisation des processus avec des outils de CRM. En outre, nous passons pas mal de temps à expliquer aux entrepreneurs l’intérêt et le fonctionnement d’une plate-forme d’e-commerce comme Letzshop, qui permet à tous de vendre en ligne sans subir les contraintes habituelles en matière de maintenance, de frais, etc.»

Le plus dur est de convaincre

L’e-commerce est en effet un débouché particulièrement porteur au Luxembourg quand on sait que 6.700.000 paquets venus de l’étranger ont été livrés au Luxembourg l’an dernier, alors que seulement 7% des sociétés luxembourgeoises vendent en ligne. «Les petites structures pensent que le digital, ce n’est pas pour elles. Ces chiffres prouvent le contraire», estime Laurent Lucius.

Il est bien plus évocateur de voir concrètement ce qu’il est possible de faire avec les outils digitaux.
Laurent Lucius

Laurent Lucius project manager de Go DigitalHouse of Entrepreneurship

«Les PME ont des difficultés à consacrer des budgets et du personnel à la digitalisation, mais je pense qu’il faut voir cela comme un investissement à moyen et long termes.» Pour poursuivre cette initiative qui porte déjà ses fruits, l’équipe de Go Digital travaille sur une version allégée de «Fit4Digital», le programme de Luxinnovation destiné aux PME. En outre, des visites dans des entreprises qui ont mené, avec succès, un projet de digitalisation seront également bientôt organisées. «Car il est bien plus évocateur de voir concrètement ce qu’il est possible de faire avec les outils digitaux», conclut Laurent Lucius.