Pour les chefs d’entreprise sondés par la Chambre de commerce,  la maîtrise des coûts de l’énergie demeure la priorité n°1. (Photo: Shutterstock)

Pour les chefs d’entreprise sondés par la Chambre de commerce,  la maîtrise des coûts de l’énergie demeure la priorité n°1. (Photo: Shutterstock)

La maîtrise des coûts de l’énergie figure au sommet des préoccupations des chefs d’entreprise. 59% des 611 patrons consultés par la Chambre de commerce dans son dernier Baromètre de l’économie souhaitent que le prochain gouvernement s’attaque à cette problématique qui empoisonne les finances des entreprises.

Dossier Enjeux 

La priorité du prochain gouvernement élu après les législatives de 2023 concernera la maîtrise des coûts de l’énergie. Près de 60% des entreprises ont répondu en ce sens au questionnaire de la Chambre de commerce. Un constat sans surprise: depuis l’invasion de l’Ukraine, les prix de l’énergie ont explosé. Et si le Statec anticipe une inflation globale à 6,4% pour l’année 2022, il l’envisage toujours à 3,4% pour 2023 dans son scénario central.

Les prévisions d’inflation pour 2023

La priorité du prochain gouvernement, élu après les législatives de 2023, concernera la maîtrise des coûts de l’énergie. (Source: Statec)

La priorité du prochain gouvernement, élu après les législatives de 2023, concernera la maîtrise des coûts de l’énergie. (Source: Statec)

Depuis le début de la crise, le gouvernement n’est pourtant pas resté inactif. Mais sans report de l’index et avec un plafonnement des prix du gaz et de l’électricité au bénéfice exclusif des ménages, le patronat n’a pas semblé le plus soutenu à l’issue de la dernière réunion tripartite de septembre. Les entreprises bénéficient malgré tout indirectement des mesures scellées dans l’accord, l’objectif étant de limiter l’inflation et d’éviter par conséquent une succession d’indexations des salaires. Mais les prix des carburants jouent les trouble-fêtes, et le Statec s’attend à trois indexations en 2023.

Des aides directes pour les entreprises touchées par la crise énergétique ont toutefois été décidées par le gouvernement, et ce dès la tripartite de mars. Deux régimes d’aide ont ainsi été adoptés: l’un pour les entreprises à très forte intensité énergétique, de toutes tailles et de tous secteurs économiques (principalement l’industrie, l’artisanat et l’hôtellerie); l’autre pour les entreprises des secteurs du transport et de la livraison, qui dépendent fortement du gasoil. Une nouvelle aide a en outre été ajoutée en septembre pour les entreprises dont les coûts énergétiques représentent au moins 2% du chiffre d’affaires pour le mois pour lequel une demande a été effectuée. Mais, au regard des critères, «difficile de dire aujourd’hui combien d’entreprises dans l’artisanat bénéficieront de cette aide», juge le directeur général de la Chambre des métiers, Tom Wirion.

Pour aller plus loin dans son soutien aux entreprises, le gouvernement reste cependant tributaire de l’Union européenne – ainsi, un plafonnement des prix de l’énergie pour les entreprises contreviendrait à la réglementation européenne sur les aides d’État. Or, si les rencontres au sommet se sont multipliées durant l’automne, aucun accord décisif n’a été trouvé. «L’Europe tergiverse tellement qu’elle se fait dépasser», tacle la présidente de la Fedil, Michèle Detaille, en référence à l’Inflation Reduction Act américain et ses 370 milliards de dollars visant à ­soutenir les industries américaines.

Pour maintenir la compétitivité des entreprises, le futur gouvernement ne devra pas oublier non plus de prendre en compte la transition écologique. «Il y a un besoin de support technique pour les PME, de conseil et d’assistance sur les technologies existantes, ainsi que de soutien financier», estime Tom Wirion. Michèle Detaille réclame quant à elle du temps. «La transition énergétique ne se fera pas du jour au lendemain: il y a des délais techniques. La réalité fait qu’il est impossible de ne pas utiliser des énergies fossiles pour le moment, nous ne saurions pas tout faire avec les énergies renouvelables», estime-t-elle. Des aides financières, du support technique, de la patience: le futur exécutif aura fort à faire pour ces seuls trois points. 

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de  parue le 14 décembre 2022. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam. 

 

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