Savoir se faire accompagner
Pour les entreprises, la transformation digitale représente un réel enjeu, et d’autant plus au regard de la crise que nous connaissons. Le point de départ est de prendre conscience de la nécessité de se transformer. «Je ne suis pas sûr que toutes les entreprises, dont les PME, aient le même niveau de lucidité à ce sujet. Des études ont été publiées sur le Covid et nous nous sommes aperçus que les entreprises qui ont su se transformer digitalement et suivre l’évolution du marché ont le mieux résisté parce qu’elles avaient une affinité avec la technologie ou étaient conscientes du risque», précise Fabrice Schmidt, Directeur Conseil Services chez CGI.
Le programme Fit4Digital de Luxinnovation et soutenu par le ministère de l’Économie est une initiative portée vers le marché des petites entreprises.
Les sociétés ayant pris conscience de l’intérêt d’évoluer ont parfois rencontré des blocages, liés notamment au manque de connaissance et de maîtrise du numérique. Pour les aider, diverses solutions existent. «Le programme Fit4Digital de Luxinnovation et soutenu par le ministère de l’Économie est une initiative portée vers le marché des petites entreprises. L’idée est de leur mettre à disposition des experts qui vont réaliser un diagnostic sur site et les conseiller pour améliorer leur résilience.» Se faire accompagner a pour but de se prémunir contre un problème et se protéger contre un danger, comme des cyberattaques, par exemple, menées aussi bien auprès des petites que des grandes entreprises.
Savoir où aller
La transformation digitale est vaste. Il est donc important de savoir dans quelle direction aller et investir dans des domaines porteurs sur le marché et utiles pour survivre. «Les entreprises qui ont par exemple investi dans la communication avant le Covid et se sont outillées pour mieux travailler à distance ont eu le nez fin.»
Conscientes de la nécessité de se transformer, les entreprises doivent dès lors définir leur roadmap selon leurs objectifs stratégiques, grâce aux conseils reçus ou en s’appuyant sur des analyses internes. «Pour se projeter dans le futur, il faut se positionner sur l’échelle de la digitalisation. Toute entreprise peut adopter la méthode SWOT (Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats) en prenant un peu de recul. Il est important de connaître ses forces et les préserver, car elles sont le moteur permettant de progresser, mais aussi de savoir quelles sont ses faiblesses pour les combler.»
Avec cette approche, les sociétés s’interrogent aussi sur les opportunités du marché ainsi que sur les menaces qui influencent les objectifs de transformation digitale apportant des bénéfices. «Il est préférable de définir quelques quick wins permettant de se développer plutôt que de trop nombreux objectifs. Les directions à prendre doivent être alignées avec la stratégie des entreprises qui est portée par la direction. De petits outils simples, peu coûteux et pertinents, comme les chatbots, offrent par exemple la possibilité d’automatiser les processus et gagner du temps. Ils permettent aussi de supprimer les tâches rébarbatives effectuées par certains profils.»
Y aller vite
Pour mettre en place ces quick wins, encore faut-il être rapide. «Les anciennes méthodes de développement informatique duraient des mois ou années. Lors de la livraison, on pouvait ne plus répondre aux besoins qui avaient changé. On perdait donc du temps et de l’argent.» Le principe de l’agilité est de définir des directions et développer des outils rapidement, sans tout formaliser au départ. Il s’agit pour les sociétés de proposer des changements à itérations très courtes (quelques semaines ou mois) pour obtenir des résultats rapides. Il est alors plus facile de corriger les erreurs en cas de petit faux pas. «Cela requiert une maturité et un changement d’état d’esprit chez les prestataires de services et les clients. On pense davantage en valeur produit/métier que financière.»
Si certaines entreprises, comme les start-up, se montrent agiles dès le début et fonctionnent de manière itérative, d’autres sociétés de taille plus importante éprouvent plus de difficultés en raison, par exemple, de leur chaîne de décision très lourde. «Les modèles SAFE (agilité à l’échelle) explosent. Les entreprises ont compris qu’elles doivent rendre leur chaîne de décision plus agile pour avancer. Le monde évolue tellement vite qu’on doit réduire le temps des livraisons et évolutions. Un tempo annuel n’est plus possible, il faut opter pour un tempo mensuel.»
L’amélioration continue implique de se poser la question de la valeur business des produits et, dans certains cas, de casser pour reconstruire.
Se mettre dans une dynamique d’amélioration continue et d’innovation
Quand on poursuit sa transformation digitale, le risque est que cela ne se termine jamais. L’entreprise qui ne cherche pas à s’améliorer peut être dépassée par le marché. «Je pense que les entreprises en ont conscience. L’amélioration continue implique de se poser la question de la valeur business des produits et, dans certains cas, de casser pour reconstruire. S’autocritiquer régulièrement et se poser les bonnes questions permettent au final de gagner du temps.»
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