Le départ de l’agence européenne Chafea à Bruxelles interroge quant à la pérennité des services de la Commission au Luxembourg, selon l’USL. (Photo: Shutterstock)

Le départ de l’agence européenne Chafea à Bruxelles interroge quant à la pérennité des services de la Commission au Luxembourg, selon l’USL. (Photo: Shutterstock)

Une agence européenne, la Chafea, située à Luxembourg, devrait être délocalisée à Bruxelles par décision de la Commission européenne. Les syndicats s’interrogent sur la pérennité des services de la Commission au Grand-Duché.

La Commission européenne devrait décider, ce mardi, si l’agence exécutive pour les consommateurs, la santé, l’agriculture et l’alimentation (Chafea) restera à Luxembourg ou déménagera à Bruxelles, selon un communiqué de l’Union syndicale Luxembourg (USL).

Cette agence, créée en 2003 pour doter l’axe santé d’un pouvoir exécutif, avait été localisée à Luxembourg. Or, en raison de la pandémie de coronavirus, le budget santé au sein du nouveau cadre financier pluriannuel (CFP) 2021/2027 pourrait passer de 420 millions d’euros à près de 10.000 millions d’euros sur les 7 ans, informe l’USL. D’où la nécessité, selon la Commission, de relocaliser six agences à Bruxelles, dont la Chafea, afin de gagner «en termes de synergies» et donc «d’efficacité».

L’USL s’inquiète pour le personnel de la Chafea. D’autant que, si la Commission semble prête à leur offrir un poste à Bruxelles ou à essayer de trouver une solution locale, aucun plan social n’a encore été présenté aux représentants du personnel pour négociation. Un plan qui devrait être élaboré avant toute décision finale, estime le syndicat.

«Tout n’est donc pas encore tranché»

Une telle délocalisation interroge aussi sur la question de . Un accord conclu en 2015 entre la Commission et le gouvernement luxembourgeois prévoyait de renforcer les pôles digital, juridique et santé. Or, remarque l’USL, les objectifs en termes d’effectifs semblent difficiles à atteindre, et ne pourront l’être grâce aux seuls secteurs digital et juridique. Reste le secteur de la santé, qui représente une chance de remplir l’accord. «Avec le transfert de la Chafea vers Bruxelles, il deviendra pratiquement impossible d’y parvenir», assure l’USL.

Une fois la décision de la Commission prise, le dossier doit ensuite passer devant le comité du conseil compétent pour les agences exécutives. Et, une fois le CFP approuvé, la phase de démarrage devrait commencer dès janvier 2021, informe l’USL, qui conclut: «Tout n’est donc pas encore tranché.»