Le ministre du Travail Georges Mischo évoque «une décision difficile à prendre». (Photo: Adem)

Le ministre du Travail Georges Mischo évoque «une décision difficile à prendre». (Photo: Adem)

Le ministre du Travail, Georges Mischo, a annoncé vendredi que les 1.500 demandeurs d’emploi inscrits à l’Adem de Dudelange seront transférés sur deux autres sites, puisque l’agence va fermer. Le bourgmestre Dan Biancalana dénonce cette décision, ainsi que la méthode utilisée.

(Cette version est une actualisation d’un article publié jeudi 19 septembre.)

Confirmant une information dévoilée jeudi soir par Paperjam, le ministre du Travail, (CSV), a officialisé, vendredi matin en conférence de presse, la fermeture de l’agence de l’Adem située à Dudelange. À partir du 1er décembre, les 1.548 demandeurs d’emploi qu’accompagnaient ses personnels seront suivis pour partie à Luxembourg-Hamm (257 personnes), et pour l’autre à Esch-Belval (environ 1.291), selon leur profil. Quant aux treize salariés de l’agence, ils seront réaffectés sur d’autres sites.

«Chaque demandeur d’emploi recevra un courrier dans les prochains jours», a affirmé le ministre, qui évoque «une décision difficile à prendre.» Selon lui, la fermeture de l’agence de Dudelange, dont le bail locatif arrive à terme le 31 décembre prochain, s’explique par des locaux jugés inadaptés en matière de qualité d’accueil et d’accessibilité. Et par des recherches infructueuses quant à une solution de repli. L’Adem dit y avoir réfléchi pendant trois ans, depuis 2021, «en étroite concertation avec la Ville de Dudelange».

«Pas d’autres fermetures» en vue

La commune avait notamment proposé des locaux neufs dans le cadre du futur quartier NeiSchmelz, mais la perspective est lointaine, sans doute pas avant 2030. L’Adem n’exclut pas l’idée de revenir un jour à Dudelange, «mais ce ne sera pas tout de suite. Nous n’avons pas le projet de rapatrier les clients et les agents à court terme», a indiqué sa directrice, .

«Nous n’avons pas non plus le projet de procéder à d’autres fermetures», a-t-elle affirmé, avant d’ajouter: «Ce qui va le plus compter, à l’avenir, ce sont les grandes agences, car c’est là que l’on propose la plus grande palette de services. Les besoins des clients dépendent moins de leur lieu de résidence que de leur parcours.»

Ces trois agences sont Luxembourg (111 agents, 11.440 demandeurs d’emploi suivis), Esch (187 agents, 8.656 demandeurs d’emploi inscrits) et Diekirch (47 agents, 3.022 demandeurs d’emploi).

«Contradictoire»

«Ce n’est pas une bonne journée, ni pour la Ville de Dudelange, ni pour les près de 1.600 demandeurs d’emploi de Dudelange, Bettembourg, Roesen et Frisange», a réagi le bourgmestre de Dudelange, (LSAP). «Un service étatique ferme ses portes dans la quatrième ville du pays alors que, ces dernières années, des efforts de décentralisation ont été effectués. Dans le même temps, d’autres ministères se bousculent au portillon pour avoir des services à Dudelange. C’est contradictoire.»

«Le ministère du Travail et l’Adem nous avaient sollicités pour trouver d’autres locaux. Nous avons joué notre rôle d’intermédiaire en communiquant des adresses. Par la suite, nous n’avons pas eu de retour sur les raisons pour lesquelles les locaux ne pouvaient pas être pris en considération», a regretté l’élu.

Enfin, Dan Biancalana s’est étonné de la méthode employée par le ministère du Travail. «Je n’ai reçu un appel du ministre que jeudi soir. En tant que Ville de Dudelange, nous avions envoyé un premier courrier à la mi-avril et le conseil communal avait voté une motion à la majorité – seul le CSV ne l’avait pas votée. Ces deux documents, jusqu’ici, n’ont reçu ni réponse, ni même un accusé de réception. Communiquer la veille, ce n’est ni correct, ni respectueux.»