Le grand patron Michel-Édouard Leclerc, lors de sa première visite au Luxembourg, en décembre dernier. Il avait choisi le City Concorde pour dévoiler son plan de bataille. Comme un symbole… (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le grand patron Michel-Édouard Leclerc, lors de sa première visite au Luxembourg, en décembre dernier. Il avait choisi le City Concorde pour dévoiler son plan de bataille. Comme un symbole… (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

L’enseigne Cora City Concorde est la première à tomber de manière effective dans l’escarcelle des centres Leclerc. Au fil des mois, 26 points de vente supplémentaires suivront le mouvement. Voici les changements à attendre.

Les choses se précisent. Se concrétisent. Suivant le calendrier qui avait été déroulé. Dévoilée au cœur de l’été 2023, l’opération de rachat par les établissements Leclerc au groupe Louis Delhaize des 27 points de vente Cora, Match et Smatch implantés au Luxembourg est, sur le terrain, en passe de devenir réalité.

À renfort de posts sur les réseaux sociaux, Cora a préparé les esprits ces derniers jours. Pour les clients de l’enseigne comme pour les quelque 1.200 salariés des adresses concernées, la révolution va commencer dès ce mardi 12 mars.

1. Une nouvelle carte de fidélité

On ne passe pas! Les clients du centre commercial City Concorde de Bertrange l’auront noté: l’hypermarché Cora était fermé ce lundi 11 mars. L’annonce en avait été faite sur le site internet de l’enseigne, qui s’apprête à basculer sous pavillon français. Le 18 mars, ce sera au tour du Cora de Foetz de respecter une journée de fermeture. Une journée off pour mieux se préparer en coulisses.

Pour les fidèles de Cora, installé au Luxembourg depuis 1995, deux principaux changements sont à prendre en compte dans l’immédiat. D’une part, leur carte de fidélité est désactivée depuis le dimanche 10 mars. Le solde, en revanche, sera crédité sur une nouvelle carte, éditée au nom de Leclerc évidemment. Le transfert de leur cagnotte sera possible dès le mardi 12 mars au City Concorde, puis à partir du mardi 19 à Foetz. L’application Cora, elle aussi, a été débranchée.

Autre modification des habitudes: le drive. Tant au City Concorde qu’à Foetz, ce service n’est plus proposé depuis le début de semaine. Il faudra patienter jusqu’au deuxième semestre 2024, sans plus de précision quant au calendrier à ce stade.

Les établissements Match et Smatch, de leur côté, n’ont pour l’heure procédé à aucune communication. , en décembre dernier, le grand patron du numéro 1 français de la grande distribution, Michel-Édouard Leclerc en personne, avait indiqué que le déploiement complet de l’enseigne au logo orange et bleu prendrait «entre trois et cinq ans». «MEL» avait du reste choisi le City Concorde pour effectuer son coup de com. Comme un symbole…

2. Une nouvelle offre de produits

Sur ses réseaux sociaux toujours, l’enseigne Cora fait face depuis quelques jours à de nombreuses questions d’internautes inquiets de savoir s’ils continueront à trouver en rayon leurs produits préférés. «Nous n’avons pas l’intention de changer tout notre assortiment, et nous garderons bien nos spécificités luxembourgeoises», est-il expliqué.

Pour autant, Leclerc va progressivement apporter sa propre touche. Ne serait-ce que via sa marque distributeur, intitulée Repère, et appelée à remplacer celle jusqu’alors commercialisée sous l’appellation Cora. Un gros défi logistique pour lequel le distributeur français entend s’appuyer sur l’organisation déjà en place dans le pays.

La marchandise locale transitera par exemple par les entrepôts de la société Arthur Welter, à Leudelange, comme c’est déjà le cas actuellement. Les autres produits arriveront en provenance de Recy, non loin de Châlons-en-Champagne, côté français, où se trouve la plateforme logistique approvisionnant quelque 180 établissements implantés dans le Grand Est et dans le bassin parisien.

3. Une nouvelle politique de prix

À la vérité, c’est «le» point qui suscite le plus d’attente et de curiosité: dans quelle mesure les centres Leclerc, dont «MEL» lui-même, sans fanfaronner, mais sans se cacher non plus, a annoncé qu’ils briguaient le rang de numéro un du retail luxembourgeois, vont-ils «casser» le marché?

En France, où elle a réalisé 49,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (hors vente de carburants, activité dont elle se tiendra éloignée au Luxembourg) en 2022, l’enseigne a pris le lead en raison d’une politique résolument offensive et pas toujours tendre avec les petits producteurs, qui, régulièrement, expriment leurs griefs depuis le déclenchement de la crise agricole durant l’hiver.

«Ce sera la même philosophie, même si les taxes ne sont pas les mêmes», trace Michel-Édouard Leclerc. Le tout sans user des recettes du hard-discount, dont les prix au ras du plancher s’expliquent notamment par une profondeur de gamme réduite à sa plus simple expression. «D’autres présentent un choix restreint. Nous, on a un modèle qui consiste à laisser le consommateur choisir l’harmonie de son panier. L’idée, c’est d’être le moins cher sur l’ensemble de ce que l’on appelle le fond de rayon et sur les besoins qui ne sont pas qu’alimentaires. L’engagement, c’est d’avoir la même politique qu’en France», avait encore expliqué Michel-Édouard Leclerc en décembre dernier.

À vérifier «incessamment sous peu».