Entourée de son ministre de tutelle Dan Kersch et de son bras droit Gaby Wagner, Isabelle Schlesser a rappelé que l’Adem devait composer avec un marché de l’emploi en mutation permanente. (Photo: Matic Zorman)

Entourée de son ministre de tutelle Dan Kersch et de son bras droit Gaby Wagner, Isabelle Schlesser a rappelé que l’Adem devait composer avec un marché de l’emploi en mutation permanente. (Photo: Matic Zorman)

L’Adem a présenté ce mardi matin les chiffres de son activité pour l’année 2018. La mention «très bien» figure au bulletin, notamment grâce à un important travail de fond mais aussi à un marché de l’emploi dynamique.

On connaît des services publics où des résultats aussi bons que ceux réalisés par l’Adem en 2018 auraient amené la direction et les cadres à pavoiser sans retenue.  

, la directrice de l’Adem, est évidemment heureuse et fière du travail réalisé par ses équipes. Mais elle avertit aussi que rien n’est jamais acquis.

«Nous sommes face à un marché de l’emploi qui change, évolue, se transforme. Et nous devons aider les travailleurs et les employeurs dans ces mutations. C’est aussi cela notre défi», explique-t-elle.

Revis et frontaliers: plus de dossiers à traiter

Ce qui est fait de manière plutôt efficace pour le moment. En 2018, l’Adem a ouvert 30.052 nouveaux dossiers (soit 3,8% de plus qu’en 2017), mais a surtout offert une sortie vers l’emploi à 16.760 personnes, soit 2,2% de plus qu’en 2017.

«Sortie vers l’emploi, cela signifie que la personne concernée occupe un emploi salarié ou indépendant au Luxembourg trois mois après la clôture de son dossier à l’Adem», précise Isabelle Schlesser.

La hausse des nouveaux dossiers est due à , entrée en vigueur le 1er janvier, mais aussi aux discussions sur le système européen du chômage des frontaliers qui est toujours en débat. Dans les deux cas, ils ont été nombreux à anticiper et à s’inscrire à l’Adem.

Le chômage des jeunes en net recul

La hausse du nombre de personnes ayant trouvé un nouvel emploi s’explique par les actions de l’Adem: simplification des inscriptions, meilleur profilage des demandeurs, estimation plus fine des besoins du marché notamment grâce à une collaboration avec l’UEL, mise en place de formations ciblées...

De ce fait, le chômage des jeunes de moins de 30 ans a baissé de 18% entre 2016 et 2018, et celui des 30-44 ans de 10%...

Celui des travailleurs de 45 ans et plus est aussi en baisse, mais seulement de 4%. «Des efforts paient», explique Gaby Wagner, directrice adjointe de l’Adem. «En 2018, 170 chômeurs de longue durée ont trouvé un poste grâce aux ‘emplois d’insertion’ dans un service public.»

L’emploi salarié en hausse de 2,8%

D’autre part, l’explication est aussi à chercher dans la dynamique du marché de l’emploi. Au troisième trimestre 2018, 421.941 personnes exerçaient un emploi salarié. C’est 2,8% de plus par rapport à 2017. L’emploi a continué de croître au Luxembourg entre 2005 et 2017, de 40,6%. Un taux exceptionnel par rapport aux pays voisins et à la moyenne européenne.

Le chômage est, pour sa part, en baisse depuis 2015. En décembre 2018, 15.186 demandeurs d’emploi résidents étaient disponibles. La baisse actuelle du chômage, longue de quatre ans, est vue comme exceptionnelle. «Il faut remonter au début du millénaire pour trouver des périodes aussi longues de recul du chômage», commente l’Adem.

Qui explique aussi que le nombre de postes vacants déclarés est en hausse. On en a compté 40.464 en 2018, soit 14% de plus qu’au cours de l’année précédente.

Et quels sont les secteurs où l’emploi est le plus en croissance? Si on compare les chiffres du troisième trimestre de 2017 et du troisième trimestre de 2018, c’est – de loin – celui des activités immobilières (+ 15,4%), des activités de services et de soutien (+ 5,5%), des transports et de l’entreposage (+ 5,4%).