Adelaide  Wampach et Joachim Colles (country manager) ont pu se rendre compte de situations problématiques en travaillant sur le projet Actions positives. (Photo: Ista)

Adelaide Wampach et Joachim Colles (country manager) ont pu se rendre compte de situations problématiques en travaillant sur le projet Actions positives. (Photo: Ista)

Ista fait partie des 10 entreprises labellisées Actions positives par le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes en 2021. De formations en programmes d’échanges réguliers font partie des mesures adoptées par Ista.

La labellisation Actions positives commence par un audit de la situation dans l’entreprise. Les 40 salariés d’Ista ont donc dû répondre à un questionnaire anonyme, grâce auquel «nous avons découvert que nous avions des situations de harcèlement», regrette Adelaide Wampach, directrice des opérations. «C’est ce qui nous a le plus choqués. Nous nous sommes rendu compte que ce ne sont pas des choses qui se voient toujours, qu’il n’est pas facile pour les gens d’en parler.» La personne mise en cause a dû quitter la société de services énergétiques pour des gestionnaires immobiliers, qui a renforcé sa position sur le sujet dans son règlement interne et communique davantage pour sensibiliser ses salariés. «Nous faisons des rappels sur cette thématique, l’expliquons bien quand nous embauchons du personnel. Avant, nous ne le faisions pas aussi clairement, je pense.» Elle estime donc que le programme a permis «plus de transparence».

Formations et échanges réguliers

L’entreprise a aussi mis en place plusieurs formations sur l’égalité entre les hommes et les femmes. «Je suis d’une génération où il y a certains réflexes qui n’étaient pas acquis», admet la directrice des opérations. «Quand une dame tombait enceinte, je lui demandais si elle prenait congé, mais je dois avouer que, jusqu’à Actions positives, je n’avais pas les mêmes réflexes face à un homme. Désormais, nous avons mis cela en place», illustre-t-elle.

Un écart de salaire entre les sexes inférieur à 5% est également exigé pour obtenir le label Actions positives. Chez Ista, «il est de 3,9%». Les deux postes de direction sont également occupés par un homme et une femme. L’entreprise compte 55% de femmes et 45% d’hommes, même si ces derniers restent majoritaires dans les métiers techniques (90%). Elle a créé un programme pour que les salariés et leur manager échangent régulièrement sur leur poste et leurs missions.

L’un des trois piliers du label, avec l’égalité de traitement et la prise de décision, concerne la conciliation entre vie privée et vie professionnelle ainsi que le bien-être au travail. Sur ce point, la directrice des opérations cite la mise en place de paniers de fruits frais ou la «possibilité de télétravail quand l’enfant est malade ou quand on a des rendez-vous, pour simplifier la vie aux gens».

Vers de nouvelles actions pour favoriser la diversité?

«L’important programme que nous avons mis en place avec une société externe a permis de définir chaque profil personnel, avec sa force de caractère. Cela nous aide à mieux nous connaître les uns et les autres et à communiquer», détaille Adelaide Wampach. Au cours des échanges, les salariés ont pu pointer une autre problématique liée à la diversité: «Nous sommes une équipe très multiculturelle, avec beaucoup de nationalités. Nous nous sommes rendu compte que les clients n’accueillaient pas tout le monde de la même façon, selon les origines.» L’entreprise n’a pas encore défini de plan d’action clair pour remédier à ce souci mais prévoit d’y travailler. «C’est une situation que nous n’acceptons pas.»

Au total, la mise en place des Actions positives aura coûté 50.000 euros (dont 12.000 financés par le ministère) à l’entreprise, dont le chiffre d’affaires est d’environ 5 millions d’euros.