La volonté de l’actionnaire américain de modifier les conventions collectives posait problème. (Photo: Eurofoil)

La volonté de l’actionnaire américain de modifier les conventions collectives posait problème. (Photo: Eurofoil)

Après un an de conflit social, l’OGBL et la direction d’Eurofoil ont réussi à se mettre d’accord pour préserver les acquis sociaux des 240 salariés de l’entreprise, mais aussi des nouveaux arrivants qui les acquerront progressivement. Primes et limite du recours au travail intérimaire ont aussi été négociées.

Sous la menace de la grève, la direction d’Eurofoil a revu sa position. Elle souhaitait modifier les conventions collectives, pas pour les travailleurs déjà en place, mais pour les nouveaux arrivants dans l’entreprise spécialisée dans l’aluminium à Dudelange. Qui auraient alors été rémunérés à peine au-dessus du salaire minimum et sans avantage supplémentaire. Une proposition inacceptable pour l’OGBL, qui avait alors sondé les salariés.

Résultat: un accord de principe a été trouvé «in extremis le 6 mai, au tout dernier jour de la procédure de conciliation», souffle le syndicat dans un communiqué de presse.

Limite du recours au travail intérimaire

Cet accord prévoit de préserver l’ensemble des acquis de l’ancienne convention collective dont bénéficient actuellement les 240 salariés de l’usine, qui fait partie depuis 2012 de l’American Industrial Acquisition Corporation. En plus d’une prime de 500 euros par personne en 2021, 2022 et 2023. Les nouveaux ne bénéficieront pas directement de tous les avantages de la convention, mais les acquerront progressivement, au plus tard au bout de cinq ans. Il s’agit par exemple du 13e mois, de pécules de vacances, et de jours de congé supplémentaires. Mieux que la «société à deux vitesses» initialement annoncée par la direction avec une partie de l’entreprise concernée et une autre sans accès à ces avantages, selon Patrick Freichel, en charge du dossier à l’OGBL.

Au niveau de leur rémunération, un compromis a été trouvé par l’introduction de nouveaux échelons à la base de la grille salariale pour les travailleurs non qualifiés à 13 euros, 13,50 euros puis 14 euros de l’heure, soit «un taux supérieur à ce qui était prévu», précise-t-il. Leur avancement sera décidé conjointement entre la direction et la délégation du personnel. La rémunération des travailleurs qualifiés se base sur la grille existante.

L’accord réduit aussi de moitié le recours à la main-d’œuvre intérimaire par rapport à aujourd’hui, en fixant une limite à 20 travailleurs non qualifiés et 10 qualifiés en même temps. Les équipes de base (ou équipes minimum) devront être composées uniquement de salariés engagés en CDI. Des intérimaires pourront s’y ajouter, sans en composer le socle.

Le texte définitif devrait être signé dans les prochains jours entre le syndicat et la direction.