Sur les neuf premiers mois de l’année, l’ACL a constaté une augmentation de 69% des rapatriements de véhicules et de personnes depuis l’étranger. Pour son directeur, , cela montre que la voiture a été largement privilégiée par la population désirant recommencer à voyager après deux années de restrictions en lien avec la crise sanitaire.

Autre donnée intéressante, qui prouve également le désir de voyage des automobilistes au Luxembourg, celui de la vente de vignette. Entre janvier et septembre, 13.276 vignettes pour l’Autriche (+52,7% par rapport à 2021) et 18.556 vignettes pour la Suisse (+8,1%) ont été vendues par l’ACL.

Si Jean-Claude Juchem a évidemment mis en avant l’utilité d’une protection en matière de dépannage pour l’automobiliste, il a surtout insisté sur les coûts d’un dépannage à l’étranger qui ont augmenté pour l’ACL du fait de l’inflation frappant l’Europe. Une immobilisation (remorquage, rapatriement du véhicule et des personnes, hébergement et frais divers) prise en charge par l’ACL coûte 600 euros par personne à l’opérateur luxembourgeois au Luxembourg. Un coût qui monte, selon les données de l’ACL, à 2.295 euros par personne en France, à 2.420 euros par personne en Allemagne et en Belgique, à 3.305 euros par personne au Portugal et, enfin, à 3.460 euros par personne en Autriche. «Avec l’inflation, le coût moyen des interventions à l’étranger a augmenté de 34% sur les huit premiers mois de l’année. On ajoute une augmentation de 66% des coûts de carburant sur la même période et une hausse de 25% des salaires suite aux indexations depuis 2010», a souligné Jean-Claude Juchem.

Résultat, les cotisations des membres de l’ACL vont augmenter à partir de l'année prochaine, une première depuis 13 ans. Dans le détail, la couverture pour le Luxembourg passera de 49 euros à 69 euros et pour l'Europe de 89 euros à 119 euros par an.

Hausse du nombre d’assistances

Avec 25.423 assistances routières, l’ACL a constaté une hausse de 3% sur un an de ses interventions sur les neuf premiers mois de l’année. Parmi elles, 6.841 pannes liées à la batterie. Ce type d’incident reste en tête du top 5 des pannes au Luxembourg. Les pannes en lien avec les pneumatiques arrivent en deuxième position avec 4.424 pannes signalées sur la même période. Viennent ensuite les pannes en lien avec une perte de puissance (1.100 cas), l’embrayage (927 cas) et l’alternateur (752 cas).

Une augmentation des pannes que l’ACL corrèle avec le vieillissement du parc automobile, autre conséquence de la crise sanitaire, de la pénurie de semi-conducteurs et de l’incertitude autour des modèles électriques. Cette dernière a entraîné une baisse des nouvelles immatriculations et donc du renouvellement du parc automobile luxembourgeois qui affiche désormais une moyenne d’âge de 7,5 ans.

Autre donnée intéressante, le nombre d’immatriculations de voitures d’occasion a dépassé celui des voitures neuves. Une première au Luxembourg. Dans le détail, l’ACL mentionne 44.661 voitures d’occasion nouvellement immatriculées de janvier à septembre 2022 contre 32.067 voitures neuves sur la même période. Les derniers chiffres du Statec indiquent la même tendance avec des chiffres légèrement différents. À savoir, 34.863 voitures d’occasion nouvellement immatriculées de janvier à septembre 2022 contre 32.073 voitures neuves sur la même période.

Horizon 2030 difficilement atteignable

En ce qui concerne la motorisation de demain, l’ACL a lancé un regard critique sur les ambitions affichées par le gouvernement en matière d’électrification. Pour rappel, le Luxembourg s’est fixé comme objectif 49% de véhicules électrifiés d’ici à 2030. «Un objectif difficilement atteignable au regard du parc automobile actuel où 10% des véhicules sont électrifiés, dont seulement 2,7% sont 100% électriques», a souligné le directeur de l’ACL.

Ce dernier plaide pour une ouverture politique en faveur des carburants alternatifs comme le diesel HVO, un gazole paraffinique de synthèse, certifié durable, fabriqué à partir d’huiles végétales durables, ou à partir de retraitement des déchets. Seul problème, ce type de carburant coûte actuellement 2,85 euros du litre. «Il appartient aux élus, à un an des élections législatives au Luxembourg, d’envisager sans tarder l’accès aux sources d’énergie alternatives à l’électricité dont on sait qu’elle ne saura répondre à tous les besoins en matière de mobilité, notamment pour les professionnels. Il est possible de réduire immédiatement les émissions de CO₂ jusqu’à 90% en incitant à l’utilisation du diesel HVO par exemple. Or, il est actuellement surtaxé», a déclaré Jean-Claude Juchem.