Il représente 35,2% des dépenses de consommation des ménages au Luxembourg selon le Statec. Pourtant, le logement – à tout le moins son achat – n’entre pas en compte pour le calcul de l’indice des prix à la consommation par l’institut de statistiques.
L’acquisition d’un logement est considérée comme un investissement.
«L’acquisition d’un logement est considérée comme un investissement. Nous avons des discussions au niveau européen depuis la fin des années 90 sur comment inclure l’acquisition d’un logement dans l’indice des prix à la consommation, mais, à ce jour, nous n’avons pas trouvé de solution satisfaisante», admet le chef d’unité Prix au Statec, Marc Ferring.
L’institut de statistiques prend en compte l’évolution des loyers, des produits d’entretien et des coûts de réparation, de l’électricité, du gaz et des combustibles liquides pour la sous-division de l’indice dédiée au logement. Ce dernier n’est donc pas totalement ignoré, mais dans un pays où le taux de propriétaires atteint 72,4% selon Eurostat, l’achat immobilier s’apparente à la face cachée de l’iceberg.
Le Luxembourg ne fait pas exception
À un moment où avec donc des loyers en hausse, la seule considération des loyers peut-elle alourdir le taux d’inflation au Luxembourg? Pas pour Marc Ferring qui souligne la comparabilité de l’indice aussi bien dans le temps qu’avec les autres pays européens qui – eux aussi – excluent les prix d’achat des logements. «Tout ce qui concerne la consommation autour du logement est inclus dans l’indice des prix à la consommation. En 2022, cette division représentait 18% du total.»
Reste que les habitudes de consommation évoluent au fil des années. Exemple avec les ménages qui ont : ils ne sont par conséquent plus exposés aux fluctuations des prix des carburants. «La part de l’électricité va probablement augmenter dans les années à venir dans la pondération», illustre Marc Ferring.
Un panier actualisé et comparable
À chaque début d’année, le Statec actualise son indice des prix à la consommation aussi bien au niveau de la pondération des divisions que du contenu des rubriques. Ainsi, le prix des abonnements à des services de vidéo en streaming a rejoint le panier de la ménagère ces dernières années, tout comme les vélos à assistance électrique, le gel désinfectant et les masques, illustre notre interlocuteur.
Et parce que l’IPCN veille à l’évolution du prix des articles, ceux distribués de manière saisonnière comme les friandises de Noël ou de Pâques par exemple sont exclus du relevé. «Le prix se compare toujours pour le même produit dans le même point de vente», souligne Marc Ferring.
Bientôt 100.000 références relevées automatiquement
Son équipe travaille sur base de deux sources: un relevé manuel réalisé les trois premières semaines du mois sur 7.600 articles environ dans une sélection de points de vente majoritairement situés aux alentours de la capitale, mais aussi, dans une moindre mesure, dans le sud et au nord du pays. L’autre source est générée automatiquement avec l’envoi des prix en caisse de 90.000 références via le «scanner data».
Ce procédé est appelé à s’étoffer dans les prochains mois et le Statec estime pouvoir dépasser les 100.000 références l’an prochain. Depuis cette année déjà, les prix des fruits et légumes frais ainsi que des boissons alcoolisées sont automatiquement relevés grâce au scanner data. À l’inverse, le relevé du prix des vins est encore manuel.
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Enfin, certaines catégories de prix ne sont pas mesurées mensuellement. Il s’agit par exemple des frais d’inscription à l’université dont le tarif peut varier à la rentrée, les taxes communales généralement indexées en janvier ou encore les articles de modes qui sont extraits quatre fois par an.
Ce travail de fourmis est le fruit d’une équipe de sept enquêteurs qui sont parmi les premiers témoins de l’inflation. À noter que les relevés ont lieu dans un échantillon de commerces qui vont de la petite enseigne de proximité à l’hypermarché en passant par le discounter.