Franz Fayot, Dan Kersch et Pierre Gramegna se réjouissent de l’accord trouvé pour assurer l’emploi et le futur de la sidérurgie au Grand-Duché pour les cinq prochaines années. (Photo: Paperjam)

Franz Fayot, Dan Kersch et Pierre Gramegna se réjouissent de l’accord trouvé pour assurer l’emploi et le futur de la sidérurgie au Grand-Duché pour les cinq prochaines années. (Photo: Paperjam)

L’accord trouvé en décembre dernier entre l’État, les syndicats et la direction d’ArcelorMittal pour éviter un plan social vient d’être signé, pour une durée de cinq ans. 237 personnes pourront partir en préretraite-ajustement, tandis qu’une cellule de reclassement s’ouvre à 280 salariés.

dans le cadre de la tripartite sidérurgie, l’accord concernant le plan de restructuration chez ArcelorMittal vient d’être signé par les différentes parties, lundi 25 janvier au matin.

Le ministre du Travail, celui des Finances, celui de l’Économie, les représentants de la direction et ceux du personnel ont ensuite donné une conférence de presse commune, dans laquelle ils ont chacun salué l’accord et le climat «constructif» dans lequel il a été négocié.

Il évite en tout cas une vague de licenciements . En cause, une baisse de l’activité structurelle, mais aussi en lien avec la crise sanitaire.

20 millions d’euros d’aides étatiques

L’accord prévoit la possibilité de partir en préretraite-ajustement (mise en place pour éviter les licenciements) pour 237 salariés et en préretraite spécifique aux salariés postés pour 71 autres, précise le ministre du Travail, (LSAP). La cellule de reclassement permettra, en parallèle, aux 280 employés dont le poste sera supprimé d’être accompagnés et réaffectés à un poste pérenne. 76 départs volontaires et 40 transferts internes auraient déjà été négociés.

ArcelorMittal s’engage aussi à investir au moins 165 millions d’euros d’ici 2025, pour développer plusieurs projets sur les sites de Belval, Differdange, Rodange et Bissen. «L’investissement comprend le redéploiement d’une partie des activités de l’atelier de Dommeldange au plus près des usines pour lesquelles il travaille actuellement», détaille l’entreprise.

Et «s’ils ne le font pas, ils devront rembourser les aides étatiques», rappelle Dan Kersch. Cette sanction pour garantir que les promesses soient tenues représente une «première au Luxembourg», et un modèle qu’aimeraient suivre «beaucoup de syndicats européens». Concrètement, l’entreprise participe à hauteur de 10% aux frais liés aux préretraites, au lieu de 30%. L’État prend en charge les 20% restants, qui correspondent à 20 millions d’euros.

Enfin, le groupe sidérurgique mondial assure de nouveau maintenir son siège social au Grand-Duché.

Moins de 3.000 salariés en 2025

Il s’agit du 8e accord de ce type pour l’entreprise qui emploie 3.900 personnes au Grand-Duché, . Il a été obtenu après «quatre mois, cinq réunions tripartites et 20 pour le groupe de travail» dédié, calcule Robert Fornieri, en charge du dossier au LCGB.

Même s’il se joint aux réjouissances, il émet quelques craintes quant à l’avenir du plan, si les interlocuteurs au niveau de la direction venaient à changer au cours des cinq prochaines années. Il dit rester «vigilant, prudent et méfiant. ll faudra que promesse soit tenue.»

Il fait aussi le «constat amer» que la sidérurgie emploiera «moins de 3.000 salariés» en 2025.

L’OGBL note de son côté qu’il ne pourra «jamais se satisfaire de la suppression d’emplois, mais a obtenu un accompagnement complet des salariés».