Le leadership de la Place luxembourgeoise dans le private equity est reconnu grâce à sa capacité d’innovation, son agilité et ses outils de structuration. Si notre expertise au niveau des services de support n’est plus à prouver, le développement au plus proche du front-office est une opportunité.

Un capital préalable et nécessaire: la formation

Entraîner ses équipes à mieux appréhender cet écosystème complexe revient à déployer ses forces vives vers un des secteurs les plus en croissance de l’économie luxembourgeoise. Ce secteur nécessite des ressources nouvelles, mais également un service de qualité.

Vulgariser les organigrammes des structures de private equity est un préalable pédagogique nécessaire pour que les équipes se familiarisent avec les différents acteurs de cette industrie ainsi que leurs structures propres, les investisseurs et leurs véhicules dédiés, le fonds et ses investissements, mais également les fondateurs accompagnant cette industrie. Ces derniers développent déjà leur plateforme fonds au Luxembourg et parfois s’y installent de manière durable.

Être capable d’accompagner de manière transversale les managers des fonds, qui sont à la fois co-investisseurs et actionnaires de différentes structures des fonds, nous permettrait d’en attirer plus encore. Ce sont les leaders de cette industrie et leurs équipes proches qu’il convient de convaincre. ING y participe globalement en matière de financement, de banque dépositaire, ainsi qu’au niveau privé par un accompagnement structuré et dynamique.

Un capital durable, humain et digital

L’investisseur s’oriente vers le private equity pour accéder à une rentabilité décorrélée des autres classes d’actifs, potentiellement plus élevée et plus risquée. Il est aussi indispensable de l’associer à l’investissement socialement responsable (ou ISR). En effet, l’éducation financière passe aussi par l’appréciation de ces nouveaux critères de finance durable et leurs instruments de mesure, l’empreinte carbone ou encore la gouvernance dans la diversité. ING transforme actuellement sa gamme de fonds ING Aria Lion en fonds durables pour satisfaire cette demande grandissante. Par ailleurs, les données dont disposent les acteurs luxembourgeois permettent de développer la technologie dans le private equity, notamment sur les métiers du front-office, selon un récent rapport de PwC[1] au niveau de l’identification de cibles, la valorisation, les due diligences, etc.

La volonté de cession d’un chef d’entreprise, sans repreneur familial par exemple, est l’occasion d’amorcer le lien avec les fonds d’investissement de buy-out, dans le but d’apporter une solution de sortie et de croissance.
Michael Roth

Michael RothSenior Wealth Structuring ManagerING Luxembourg

En private banking, les relations avec les clients chefs d’entreprise sont fortes et basées sur la confiance. La volonté de cession d’un chef d’entreprise, sans repreneur familial par exemple, est l’occasion d’amorcer le lien avec les fonds d’investissement de buy-out, dans le but d’apporter une solution de sortie et de croissance. La durabilité conserve aussi tout son sens. Ces chefs d’entreprise y sont de plus en plus sensibles et recherchent tant une maximisation du prix de sortie, qu’un partage de valeurs avec le fonds et une diversification de leurs investissements dans le private equity.

Un capital risqué et difficile d’accès aux personnes privées

Les investissements alternatifs prennent une place grandissante dans l’allocation d’actifs des Family Offices, 35%[2] en moyenne. Compte tenu de l’internalisation de certaines fonctions, leur accompagnement mérite une attention particulière à leur organisation et leurs flux financiers, selon notre expérience proche du fonctionnement du private equity, à la fois privée et déjà semi-institutionnelle.

Un des axes de croissance reste la démocratisation de l’accès au private equity en respectant les exigences de connaissance du produit, l’acceptation de la durée et l’illiquidité de l’investissement, le niveau de risque, propre à la réglementation MIFID II ainsi que d’AIFMD sur la distribution (a minima selon les pays à des investisseurs avertis).

Se positionner en adéquation entre les attentes des investisseurs privés et les contraintes du private equity est un challenge. Plusieurs modèles se superposent: l’accès direct aux fonds d’investissement, les fonds de fonds de private equity en diversification d’une gestion de portefeuille plus traditionnelle ou les synergies avec les plateformes digitales d’accès à ce type d’offre. Au niveau structuration privée, pour des profils d’investisseurs adaptés, l’association gagnante assurance-vie luxembourgeoise et private equity est incontournable.

Une nouvelle génération de gérants et d’investisseurs NextGen seront progressivement décisionnaires et profondément en quête de technologie et d’impact.
Michael Roth

Michael RothSenior Wealth Structuring ManagerING Luxembourg

En conservant les principes de protection de l’investisseur, de nouveaux outils sont nés: les Fonds européens d’investissement à long terme («ELTIF»), les fonds d’investissement alternatifs, investis dans des PME, inspirés des UCITS et accessibles selon leur structuration à partir de 10.000 euros avec des rachats avant échéance possibles. Si on y mêle une approche durable, les European social entrepreneurship funds («EuSEF»), Label de fonds alternatifs entrepreneuriaux à impact social, constituent une alternative. En réalité, ces outils ont un attrait assez récent. La CSSF a enregistré 7 ELTIF et 5 EuSEF étrangers distribués à ce jour au Luxembourg. Faut-il encore faire évoluer la régulation et la simplification de certaines structures pour attirer gestionnaires et investisseurs privés sur ce terrain? Des initiatives vont dans ce sens pour financer l’économie réelle dans un contexte Covid-19.

Enfin, une nouvelle génération de gérants et d’investisseurs NextGen seront progressivement décisionnaires et profondément en quête de technologie et d’impact. Ces nouveaux entrepreneurs sont, selon nos convictions, au centre de la croissance et sont attirés par notre approche au Luxembourg.

[1] PwC Germany, «Private Equity Trend Report 2020», Bull or Bear?

[2] Rapport du 27 juillet 2020 de la LPEA.