9.423 accidents corporels ont eu lieu sur les routes luxembourgeoises entre 2011 et 2020. Faisant 12.787 victimes, dont 324 (2,5%) qui ont perdu la vie. Le Statec publie, ce vendredi 3 juin, un bilan des 10 dernières années. Résultat: si, «entre 1991 et 2004, le nombre d’accidents corporels a baissé quasi continuellement, passant de 1.129 à 716, il a ensuite augmenté pour fluctuer entre 900 et 1.000 par an entre 2011 et 2019». Si la diminution peut logiquement s’expliquer par la sensibilisation accrue, comment justifie-t-on la hausse qui a suivi? «Je n’ai pas d’explication», admet Armande Frising, auteure du rapport. Pour 2020, qui affiche un «nombre particulièrement bas, avec 771 accidents, c’est plutôt évident», ajoute-t-elle. Covid, télétravail et confinements ont largement réduit la circulation.
Un peu moins de blessés par accident
Autant d’accidents corporels, mais qui font «en moyenne un peu moins de blessés depuis quelques années», note-t-elle dans son rapport. Le nombre de victimes fluctue entre 1.200 et 1.300 par an depuis 10 ans, à l’exception des années 2011, 2012 et 2015, qui en comptaient un peu plus. Mais si on considère le nombre de victimes par rapport au nombre total d’accidents corporels, on obtient un ratio de 136 victimes pour 100 accidents en 2011, 131 en 2019, et 125 en 2020.
Entre 20% et 25% des victimes sont gravement blessées, et 2-3% décèdent tous les ans.
Dans 385 cas, soit la moitié des accidents de 2020, il s’agissait d’une collision entre deux ou plusieurs véhicules en marche. 120 accidents (16%) impliquaient un piéton, et 204 (13%) un obstacle fixe. Une répartition selon le type de collisions qui n’a «quasiment pas changé sur les 10 dernières années». Les collisions entre un véhicule et un piéton (2% de décès, 24% de blessés graves) ou un obstacle fixe (2% de décès, 35% de blessés graves) sont cependant plus graves que celles entre deux véhicules en marche (2% de décès, 17% de blessés graves).
53% des victimes dans des quatre-roues
La majorité des victimes de la route restent, entre 2011 et 2019, les conducteurs de quatre-roues (53%), suivis par les piétons (13%), les usagers de deux-roues motorisés (13%) et les cyclistes (4%). Une répartition modifiée en 2020 avec le Covid, où la part des cyclistes augmente à 12%.
Les victimes dans les voitures sont globalement moins gravement blessées que les autres usagers. En moyenne, sur les 10 dernières années, 2% des victimes d’accidents de voiture ont perdu la vie, 17% ont été légèrement blessées, et 81% légèrement. Contre respectivement 4%, 40% et 56% des motocyclistes.
18% de victimes des pays voisins
Les statistiques sont aussi marquées par les nombreux frontaliers. Entre 2013 et 2019, 60% des victimes étaient des résidents, 18% des conducteurs ou passagers des trois pays limitrophes, et 22% résidaient ailleurs.
54% des conducteurs de voitures avaient commis une infraction lors de l’accident. Pour 40%, la vitesse était excessive. 15% sont causés par un chevauchement de la ligne de sécurité, et 13% par le non-respect du droit de priorité. Les motocyclistes étaient quant à eux 51% à avoir commis une infraction lors d’accidents (excès de vitesse dans 40% des cas, fautes de dépassement et changements de file pour 18%). À l’inverse, 65% des cyclistes et 64% des piétons, blessés ou tués lors d’un accident, n’avaient pas commis d’infraction.
Après l’année de Covid marquée par moins de monde sur la route et l’essor du cyclisme, reste à savoir comment auront évolué les chiffres en 2021. Le ministre de la Mobilité, (déi Gréng), doit les présenter mercredi 8 juin.