Un recueil sur le logement pour contribuer au débat et inspirer des idées aux responsables politiques, résume Michel-Edouard Ruben (Fondation Idea). (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Un recueil sur le logement pour contribuer au débat et inspirer des idées aux responsables politiques, résume Michel-Edouard Ruben (Fondation Idea). (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

La Fondation Idea vient de publier un recueil consacré au logement, sujet sensible par excellence. Outre l’apport de ses experts maison, le think tank a sollicité l’avis de six personnalités, qui livrent leur point de vue sans filet sur un enjeu de campagne à venir.

De politico-économico-émotionnelo… le débat autour du logement et sa crise pourrait-il être réorienté de façon plus rationnelle? C’est en tout cas le pari que la Fondation Idea s’est lancé en publiant, pour la troisième année consécutive, un recueil thématique.

Ce qui est né à l’époque du confinement pour collecter (2020), puis suite à un (2021) se poursuit, non pas cette année sur les tensions survenues entre-temps autour de la guerre en Ukraine et de l’inflation, mais sur le logement dans un recueil intitulé .

«La politique du logement prend parfois un tour passionnel, au détriment d’une analyse factuelle», pointait, ce mardi 28 juin, Michel-Edouard Ruben, senior economist à la Fondation Idea et chargé de coordonner la publication du recueil.

Un sujet qui a déjà occupé Idea à de nombreuses reprises . «Nous avons plus de réussite dans l’art de la prévision que dans l’art de la persuasion», note ironiquement Michel-Edouard Ruben en référence aux mesures proposées aux responsables politiques. «La motivation de ce recueil est une fois encore d’alimenter le débat, d’éclairer le sujet avec des contributions maison et de contributeurs extérieurs.»

Six personnalités livrent en effet leur point de vue à titre personnel sur un aspect lié directement ou indirectement au logement et à sa politique. Citations choisies:

«Sans ce réajustement, c’est-à-dire sans une baisse importante des prix des logements, l’accès à la propriété deviendra encore plus difficile avec la hausse des taux. Mais une baisse des prix, c’est-à-dire une crise immobilière, est un facteur de risque systémique.»

Nathan Vitiello «En définitive, si, malgré des politiques volontaristes et interventionnistes depuis 1920, les autorités luxembourgeoises ne sont pas parvenues à rendre le logement abordable, ce n’est pas tant un échec, mais le résultat logique de l’insolente réussite économique du Grand-Duché et de sa capacité à attirer de nouveaux résidents.»

Sarah Mellouet «L’accès à la propriété au Luxembourg a ceci de particulier qu’il fait entrer tout propriétaire de sa résidence principale dans un club où l’on sera individuellement soulagé de savoir que les prix continuent de tutoyer des sommets tout en affichant une contrition (pas toujours) de façade vis-à-vis de ceux qui n’en sont pas.»

«Le transport et le logement sont les premiers signes extérieurs d’un décalage que la politique peine à avouer. Elle tente de renverser la vapeur sur les transports depuis une douzaine d’années, elle n’a pas encore vraiment commencé en matière de logement et elle n’a pas du tout identifié les pensions comme prochain point de rupture de son manque de cohérence.»

Victor Weitzel «En démocratie, les citoyens sont censés être égaux devant la loi. Devant la propriété, surtout immobilière, ils sont, c’est le cas de le dire, foncièrement inégaux.»

«Voir grand signifie également avoir une vision pour l’avenir et pour le développement de la région transfrontalière. Il est objectivement malsain que les prix du foncier d’un côté de la frontière soient le quintuple de ceux prévalant de l’autre côté.»

Sujet très régulièrement débattu à la Chambre, le logement le sera également le 6 juillet prochain lors d’une Matinale organisée par Idea avec un des principaux concernés: le ministre Henri Kox (déi Gréng). .