Deux semaines de formation aux rudiments de la finance ont été organisées par l’ABBL. (Photo: Paperjam)

Deux semaines de formation aux rudiments de la finance ont été organisées par l’ABBL. (Photo: Paperjam)

Gérer son budget au quotidien, connaître les produits bancaires de base ou décrypter son contrat de travail: tels étaient certains thèmes abordés lors de la première session de formation organisée par la Fondation ABBL pour l’éducation financière, avec le soutien du ministère de la Famille et de l’Olai, à destination d’un public varié.

Quel banquier donne 10 euros pour une bonne réponse et 10% d’intérêt sur un livret d’épargne? Aucun... sauf celui du jeu «Dilemme», développé par l’association française Crésus et auquel a joué la quinzaine de participants réunis par la Fondation ABBL (Association des banques et banquiers, Luxembourg) pour l’éducation financière, en guise de clôture de deux semaines de formation aux rudiments de la finance, du 2 au 13 septembre.

Dans la vraie vie, comme dans le jeu, il faut réussir à boucler ses fins de mois en ayant payé toutes ses charges, tout en ayant fait face aux imprévus du quotidien.

Les plus prudents auront aussi mis quelques euros de côté sur leur livret d’épargne. Et les plus débrouillards auront même réussi à s’accorder de petits plaisirs.

Un message pas si évident à faire passer: «Les personnes qui touchent moins que le salaire minimum s’autorisent rarement à se faire plaisir. Nous en avons donc volontairement fait l’objectif du jeu: c’est l’équipe qui obtient 10 points plaisir en premier qui remporte le jeu!», déclare le représentant de Crésus.

Pédagogie financière

Le jeu faisait par ailleurs appel à toutes les connaissances acquises par les participants lors de la formation.

Divers sujets touchant aux finances personnelles y ont été abordés, comme l’ouverture d’un compte courant, les différents moyens de paiement, le transfert d’argent à l’étranger ou encore l’épargne et la notion de rendement.

L’objectif de ces deux semaines: sensibiliser les nouveaux arrivants au Luxembourg, en particulier les personnes «fragiles», aux problématiques financières.

18 personnes de l’ABBL ont ainsi été sollicitées pour venir au tableau dispenser les rudiments de la finance, après avoir elles-mêmes été formées à la pédagogie. «Elles ont toutes reçu une formation pour savoir comment rendre simple un message technique», précise , membre du comité de direction de l’ABBL.

Public varié

Les séances se sont déroulées en français, mais le public était d’origines diverses: Colombie, Syrie, Brésil, Cap Vert, Luxembourg... avec autant de rapports à l’argent différents.

«Après avoir cerné leurs attentes et leurs besoins, nous avons axé la formation sur les risques, notamment ceux liés à l’endettement, et la gestion d’un budget», explique Catherine Bourin.

De petites astuces leur ont aussi été prodiguées, comme le fait de savoir qu’une opération bancaire en ligne coûte moins cher qu’en agence.

«Le premier module sur le rôle du banquier a suscité quelques réactions négatives, mais nous sommes parvenus à leur transmettre des clés sur la manière de dialoguer et de se comporter vis-à-vis de son banquier», ajoute Catherine Bourin.

Les trois gagnants du quiz organisé le dernier jour se sont vu offrir une formation de leur choix à la House of Training.

Collaboration

Cette expérience pilote a été le fruit de la collaboration de l’Office national d’inclusion sociale (Onis), qui a sélectionné des personnes volontaires et intéressées par l’initiative de l’ABBL, et de l’Olai (Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration), qui a financé le projet, dans le cadre du Plan national d’intégration.

Cette «Zuumer Academy» devrait faire long feu. Des pistes de développement sont déjà en réflexion.

Et le projet a donné lieu à l’impression de trois brochures sur le droit au compte de paiement, la manière d’utiliser sa carte bancaire et la gestion du compte en banque.