C’est le groupement composé de A2M, Effekt et Best qui a remporté le concours pour l’aménagement du futur HE:AL Campus à Esch-sur-Alzette. (Illustration: A2M, Effekt)

C’est le groupement composé de A2M, Effekt et Best qui a remporté le concours pour l’aménagement du futur HE:AL Campus à Esch-sur-Alzette. (Illustration: A2M, Effekt)

Suite au concours organisé pour le master plan du HE:AL Campus, c’est le groupement composé par A2M et EFFEKT qui en sort lauréat. Explications sur le processus et le résultat final.

Le HE:AL Campus a pour vocation d’accueillir des start-ups et entreprises qui développeront la médecine de demain. Situé sur une zone d’activité Sommet à Esch-sur-Alzette, il est placé à proximité du futur Südspidol et de l’actuelle House of Biohealth. Afin de déterminer l’urbanisme de cette zone qui est développée en Public Private Partnership (PPP) avec le Zare et le ministère de l’Économie, et en étroite collaboration avec le ministère de la santé et le ministère de l’Intérieur, un concours a été organisé.

Une conception collaborative

Pour ce concours, 12 équipes ont été invitées à remettre leur candidature. Sur ces 12 équipes, seules quatre ont été retenues pour la suite du processus qui a été collaboratif. Au final, c’est le projet de l’équipe composée par A2M et Effekt, assistée du bureau d’études Best, qui a été nommé lauréat par le jury. Mais cela a été le fruit d’un intense travail.

En effet, les quatre équipes du second tour ont dû participer à des workshops, présentations et échanges avec les parties prenantes du projet (représentants politiques, ministères, administration communale, voisins et futurs occupants). Cette approche a permis aux participants de s’immerger dans les thématiques clés du projet, à savoir la médecine du futur, l’économie circulaire à impacts positifs, le concept d’un campus phygital interactif et un plan d’aménagement flexible dans le temps.

Ces équipes, rémunérées pour ce travail, ont pu travailler en collaboration avec le maître d’ouvrage et les parties prenantes et en transparence puisque les dossiers n’étaient pas anonymes. Des retours ont été donnés régulièrement aux candidats sur leurs propositions, permettant ainsi une amélioration constante et continue.

Un résultat adapté et ambitieux

Par conséquent, le résultat obtenu est parfaitement calibré pour les besoins des futurs utilisateurs. Par ailleurs, il porte une ambition certaine en ce qui concerne son impact environnemental et écologique.

La base de l’aménagement de la zone consiste en effet en l’intégration de la nature en tous points: à la fois dans l’expansion des zones extérieures existantes et par l’intégration de la biophilie à l’intérieur des bâtiments. Le campus sera connecté avec la trame verte et bleue existante. La biodiversité sur le site sera renforcée par l’introduction de nouveaux types de paysages et de nouvelles espèces. Tout ceci contribuera à une meilleure résilience climatique.

Les bâtiments sont répartis de manière à dialoguer avec leur environnement. (Illustration: A2M, Effekt)

Les bâtiments sont répartis de manière à dialoguer avec leur environnement. (Illustration: A2M, Effekt)

Le social, autre pilier

Le facteur social est aussi très important dans ce master plan et les rez-de-chaussée sont activés en ce sens. Le programme intérieur et extérieur mis en place facilitera le sentiment d’appropriation des lieux et de communauté. Plusieurs installations communes (food hub, visitor center, fitness, auditorium, espace d’exposition) seront stratégiquement implantées permettant une synergie et une bonne fluidité.

Les hauteurs de bâtiments répondent à l’environnement et aux lignes de survol liées à l’hôpital. Leurs différentes typologies permettent un campus diversifié et une orientation facile pour les utilisateurs.

Plusieurs fonctions sociales seront implantées dans les rez-de-chaussée. (Illustration: A2M, Effekt)

Plusieurs fonctions sociales seront implantées dans les rez-de-chaussée. (Illustration: A2M, Effekt)

Une architecture évolutive

Le master plan envisagé à une capacité minimale de 83.585 m2, mais différentes options peuvent le faire varier, comme les choix liés à la densité, aux gains de construction ou aux stratégies de stationnement.

Bien évidemment, le projet sera construit en différentes phases permettant une croissance organique.

Les bâtiments devront être construits en ayant comme objectif la réduction de carbone pour le campus, jusqu’à devenir un campus «régénérateur», c’est-à-dire qu’il absorbe plus de carbone qu’il n’en émet. Tous les bâtiments devront être démontables et réalisés à partir de matériaux durables, dans l’idée que les bâtiments deviennent des banques de matériaux pour les projets futurs.

Les bâtiments pourront être conçus en utilisant les principes de la construction passive et du parametric design, ainsi que des simulations qui prennent en considération les données climatiques.

À l’intérieur, les immeubles s’adapteront aussi aux différents programmes et besoins des utilisateurs, y compris au niveau des hauteurs sous plafond. Ainsi il est proposé un principe de stratification avec des rez-de-chaussée de sept mètres de hauteur sous plafond maximum, puis deux niveaux d’une hauteur de 5,25 m pour accueillir certains types de laboratoire, et des niveaux supérieurs de 3,5 m sous plafond pour les bureaux et certains types de laboratoires qui ne nécessitent pas de pièce plus haute. Ce principe de stratification est modulable permettant de nombreuses configurations.

L’architecture répondra également à une structure modulaire avec une trame de base de 1,35 m/5,40 m.

Le résultat devrait donc être un campus avec une très large présence de la nature, résilient et répondant aux objectifs de décarbonisation.