Marco Godinho: «J’essaie au maximum d’intégrer un bon repas dans ma journée ou dans mes déplacements.» (Photo: Patricia Pitsch/Maison Moderne)

Marco Godinho: «J’essaie au maximum d’intégrer un bon repas dans ma journée ou dans mes déplacements.» (Photo: Patricia Pitsch/Maison Moderne)

Tous les deux ans, Venise rassemble les amoureux d’art contemporain lors de son incontournable Biennale. Pour cette édition 2019, c’est Marco Godinho qui sera en charge du pavillon luxembourgeois. Nous l’avons invité à déjeuner chez Arnaud Deparis, à L’Avenue.

Marco Godinho est très certainement l’un des artistes luxembourgeois qui font le plus rayonner le Grand-Duché à l’international. Québec, France, Portugal... il amène son approche à la fois poétique et lucide de l’art et des Hommes partout où il le peut, sans jamais oublier de faire une place à sa seconde passion: la gastronomie!

La mer, dans la tête et l’assiette

Alors qu’il était situé depuis «toujours» dans une petite maison bordant le Grand Canal,

C’est là que Marco a mis en place , qui interroge la portée romanesque, humaine et géopolitique de la mer et des voyages qu’elle a générés à travers les époques. Il a ainsi, entre autres, parcouru plusieurs villes côtières autour de la Méditerranée dans lesquelles il a laissé les flots inscrire leur histoire physique sur les pages d’un des grands voyages de l’histoire littéraire: L’Odyssée d’Homère.

C’est pro­bablement cette incli­nation pour la mer qui le pousse à opter, en entrée, pour le risotto Acqua­rello, scampis et basilic frit pour ce menu spécial Resto Days tout à fait à la hauteur de la réputation de L’Avenue, où le chef Arnaud Deparis propose une cuisine savoureuse et franche, avec une pointe d’audace qui fait souvent mouche.

Le partage

L’artiste luxembourgeois d’origine portugaise fait, depuis un petit moment déjà, l’unanimité tant quant à son travail qu’à sa personnalité pleine d’un enthousiasme jovial et complice.

Aussi gourmand que gourmet, Marco Godinho l’affirme: «J’essaie au maximum d’intégrer un bon repas dans ma journée ou dans mes déplacements.»

Pavé de merlu, purée de butternut et croquette de crevettes grises. (Photo: Patricia Pitsch/Maison Moderne)

Pavé de merlu, purée de butternut et croquette de crevettes grises. (Photo: Patricia Pitsch/Maison Moderne)

Il aime d’ailleurs la bonne cuisine, comme son art: partagés. Dans une volonté d’inclure l’humain à sa démarche, il a ainsi invité son frère Fabio, mais aussi des gens de passage, à participer à l’aventure, à interpréter l’imaginaire de la mer avec d’autres sens que la vue, qu’avait perdue l’auteur de L’Odyssée.

Goût et odorat ont en l’occurrence été savamment stimulés grâce au plat de résistance: un pavé de merlu, purée de butternut et croquette de crevettes grises.

Le schnaps de l’oubli

Voilà qui aurait pu servir de dessert. Mais il s’agit là d’un produit artistique qui n’existe pas encore: «Dans le cadre de cette exposition, je me suis rendu à Djerba pour retrouver le jujube, considéré par certains comme le fruit de l’oubli. Je le ferai macérer dans une eau-de-vie luxembourgeoise pendant toute la durée de la Biennale et nous la dégusterons au finissage.»

En lieu et place de ce breuvage futur, Marco Godinho se décide pour le «finger macaron», sa compotée de mangue et son crémeux citron vert et ananas. Frais et coloré. Cela nous rappelle quelqu’un...