Marc Scheer intégrera l’équipe programmatrice de la Kulturfabrik d’Esch-sur-Alzette en septembre prochain. (Photo: Patricia Pitsch/Maison Moderne)

Marc Scheer intégrera l’équipe programmatrice de la Kulturfabrik d’Esch-sur-Alzette en septembre prochain. (Photo: Patricia Pitsch/Maison Moderne)

Au fil des rencontres et des challenges qu’il s’est lancés, Marc Scheer est devenu une figure aussi reconnaissable qu’incontournable de la scène culturelle. Nous l’avons convié à échanger autour d’un déjeuner chez LuCi, dans son quartier de Bonnevoie.

Il est de toutes les manifestations, de tous les festivals. Celles et ceux qui s’intéressent à la culture au Grand-Duché l’ont forcément croisé à un concert, à une pièce ou à une exposition: Marc Scheer est un représentant visible et impliqué du secteur culturel, tant dans son Nord natal, avec l’organisation du Festival de Wiltz et de la Nuit des Lampions, que dans le reste du pays également. Il vient en outre d’ajouter la direction de la Fête de la musique à son éventail de compétences.

La tradition tranquille

Natif de Wiltz, Marc Scheer y a grandi et y a effectué sa scolarité. S’il ne se destine pas initialement à la culture et embrasse plusieurs carrières avant de trouver sa voie, il assiste régulièrement au Festival de Wiltz, l’un des plus courus du pays, et observe son évolution: «La programmation est passée de presque trop pointue à un mélange de faible qualité, on a clairement vu le déclin de la réputation du festival.»

Suite à certaines décisions stratégiques de la municipalité, l’asbl Coopérations reprend l’événement sous son aile et place Marc Scheer à sa tête. Depuis trois ans, il s’attelle à son organisation, aux côtés d’Elvira Mittheis avant d’intégrer l’équipe programmatrice de la Kulturfabrik d’Esch-sur-Alzette en septembre prochain.

Avec un respect de la tradition assumé, mais résolument contemporain. Une tradition que Marc Scheer apprécie également dans l’assiette, avec une cuisine sans chichis, qu’il s’agisse de gastronomie luxembourgeoise ou italienne, deux de ses préférées.

Le produit avant tout

Pour l’édition 2019 du Festival de Wiltz, l’Italie sera d’ailleurs un des pays mis à l’honneur. L’inviter à déjeuner chez LuCi, nouvelle bonne adresse de la cuisine transalpine à Luxembourg, semblait donc plutôt bien convenir. Pour ravir les papilles du mélomane, le plus important est le bon produit, la bonne cuisson et le bon assaisonnement, surtout si cela vient de la mer...

Marc Scheer: «J’aime quand les goûts ne sont pas trop nombreux et que je peux apprécier l’ingrédient – viande, poisson ou légume – à sa juste valeur.» Patricia Pitsch - Maison Moderne Publishing SA

Marc Scheer: «J’aime quand les goûts ne sont pas trop nombreux et que je peux apprécier l’ingrédient – viande, poisson ou légume – à sa juste valeur.» Patricia Pitsch - Maison Moderne Publishing SA

Ce qui le pousse peut-être à se laisser tenter par la salade de poulpe, très réussie, puis par une suggestion de pâtes du moment accompagnées d’artichauts italiens et de palourdes. «J’aime quand les goûts ne sont pas trop nombreux et que je peux apprécier l’ingrédient – viande, poisson ou légume – à sa juste valeur», confie le directeur de la Fête de la musique, tout juste nommé en mars dernier. Une exception, cependant: Marc aime cuisiner indien.

Une complémentarité savoureuse

Cette ambivalence vertueuse entre amour de la tradition et audace expérimentale, Marc Scheer semble s’en inspirer tant à table qu’au travail. Dans le premier cas, par exemple, pas de dessert, mais une excellente grappa servie dans un verre à capuchon des plus originaux.

Dans le second, il espère pouvoir combiner les talents locaux à de petites pépites internationales lors des événements qui sont dans son escarcelle, à l’instar de la chanteuse Etta Scollo, qui clôturera le Festival de Wiltz le 25/07.